AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
>

Critique de frconstant


#LaPomme #NetGalleyFrance
Naël, entretient avec lui-même, avec Yara son épouse, avec quasi toutes les femmes qu'il côtoie et surtout avec Ada de biens curieux liens qui relèvent avant tout de l'arrogance, « carburant de l'humanité , dira l'auteur, qui tantôt la fait avancer, tantôt la brûle. »
Naël est le côté pile de la paire d'héros de ce roman d'anticipation qui s'inscrit dans notre à-venir actuel. Il choisit la liberté, la sienne, celle de suivre sa voie intérieure, assoiffé qu'il est du pouvoir d'avoir raison avant son temps. Au risque d'être incompris, de blesser, se couper de ses proches, d'être un mal aimant, Naël n'a qu'un but dans la vie : transmuter Ada, machine issue de l'Intelligence artificielle, en penseuse, décideuse, serveuse et sauveuse du Monde. D'origine libanaise, il se fera introduire dans le cercle fermé du gouvernement français auprès de qui il installera et dirigera en maître le Ministère de l'Intelligence artificielle.
Son pendant, son alter face, son verso est son ami Ali qu'il servira, trahira, sortira de sa vie et rappellera quand il en aura besoin. Ali est celui qui, trop vite, trop souvent, préfère s'effacer, rester en retrait. Mais cette posture le placera souvent en capacité de nourrir la réflexion. « On devrait parfois cesser de courir après ce qui sans cesse nous échappe et se contenter d'observer ce qui vient jusqu'à nous… » lui fera dire Aaroon, l'auteur.
« La pomme » est donc l'histoire, compliquée, de l'amitié trouble entre ces deux personnages qui se cherchent, à la fois eux-mêmes et l'un, l'autre. Mais c'est surtout un roman d'introspection de notre temps. Essai multiple traitant du pouvoir et de la pensée artificielle, du militantisme féminin et anticapitaliste, de la place de la famille, de l'étranger, des extrémismes religieux montants et du terrorisme, « La pomme » se perd et se délite à force, peut-être, de vouloir couvrir trop de thèmes à la fois. Il reste, malgré tout, quelques belles pensées, quelques idées qui titillent le lecteur cherchant son humanité au coeur d'un monde où, de plus en plus, elle semble échapper à sa sagacité.
Le lecteur aurait-il tout de même finalement le choix ? Et restera-t-il conscient que, comme le dit Aaroon, face à l'un qui dit noir quand l'autre dit blanc, choisir qui croire, c'est choisir sa propre réalité. Même si cette dernière est artificielle ? A chacun d'en décider.
Commenter  J’apprécie          160



Ont apprécié cette critique (15)voir plus




{* *}