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Critique de Perlaa


Perlaa
02 septembre 2020
Témoignage d'un ami, cette biographie est aussi une tentative de réhabilitation de Richard Brautigan, cinq ans après sa mort. Compagnon du succès et spectateur de la chute.
C'est un livre personnel de souvenirs. Keith Abbott fut très proche de l'écrivain et poète américain pendant 18 ans. Sa fréquentation assidue dans des années soixante à San Francisco l'autorise à relater de nombreuses anecdotes personnelles. Il le suit de la période des vaches maigres au succès rapide. Quelques analyses générales des écrits généralement piochées dans des articles ou des livres permettent de témoigner du travail littéraire déroutant de Brautigan. C'était un passionné du travail d'écriture. Il connut une gloire fulgurante. Une admiration en demi-teinte par Keith Abbott, on ne peut pas parler d'un fan inconditionnel. Tout juste s'il ne justifie pas les refus lorsque les éditeurs vont commencer à retoquer nouveaux travaux.
Plus tard, lorsque la gloire ne sera plus que l'écho d'un passé lointain, Brautigan se retire dans le Montana. L'auteur assiste très épisodiquement à la longue agonie d'un homme à l'orgueil blessé. Rongé par l'alcool, les dérives, les comportements excessifs et violents, Brautigan s'enfonce dans la solitude et le déni jusqu'à son suicide en 1984.
Point positif de l'ouvrage, vue de notre fenêtre, cinquante ans plus tard, la restitution de cette période hippie où les expériences les plus originales et loufoques étaient recherchées. Au rendez-vous des performances mémorables ou des échecs pitoyables. Qu'importe ! Il y avait une sorte de folie libératoire dans l'air que l'auteur rapporte sans édulcorer la situation.
A la mort de Brautigan peu de voix s'élèveront pour rendre hommage au poète déchu, à son oeuvre ou à l'homme généreux qu'il fut un temps. le livre est bienveillant et l'auteur insiste sur son désir de rétablir une image plus positive. L'autodestruction de Brautigan est toujours remise en perspective, expliquée par les traumatismes d'une enfance malheureuse, par l'addiction à l'alcool. La charge reste lourde. Est-elle réelle? est-elle trop mise en avant ? On ressort avec un sentiment mitigé.
Pas sûr que Brautigan ait apprécié cette biographie.

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