Citations sur Frieda (35)
L'Interdiction des livres de Lawrence
D.H. Lawrence est parfois considéré comme le Saint patron des livres interdits, et pour cause.
- "L'Arc-en-Ciel, paru en 1915, a été interdit pendant onze ans et qualifié de "ramassis d'obscénités" (...)
- L'Amant de Lady Chatterley", paru en 1928, a été interdit pendant plus de 30 ans. Ce n'est qu'en 1960, lorsque Penguin a gagné un procès historique, que la version intégrale et non expurgée du texte a pu être lue en Grande-Bretagne ( l'interdiction a été maintenue en Australie jusqu'en 1965)
Le roman s'est vendu à plus de 30 millions d'exemplaires dans les trois mois qui ont suivi le procès- Une question du procureur de la Couronne est restée dans les mémoires : " Voudriez-vous voir ce livre lu par votre épouse ou par votre bonne ? "
(...) Plus insidieusement, de nombreux romans et poèmes ont subi une véritable forme de censure de la part d'éditeurs qui redoutant l'intervention du gouvernement ou la censure des bibliothèques publiques de prêt, ont demandé modifications, coupes et révisions.
Ainsi, dix mille mots ont été retirés d'Amants et Fils-, au nom de la décence".
Dans le même temps, beaucoup de poèmes de guerre ont été censurés pour des raisons politiques et publiés dans leur intégralité non expurgée non moins de cent ans après avoir été écrits" (p. 453)
Plus tard, beaucoup plus tard, lorsqu'il lui demanda comment elle supportait les mauvais traitements de Lorenzo [Lawrence ], elle réfléchit, cligna des yeux et répondit :
-Quand on a vécu avec un artiste, les autres hommes sont ennuyeux. (p. 424)
Il pleura jusqu'à qu'il n'y ait plus rien en lui. Ni colère, ni chagrin, ni humiliation, ni haine, ni amour. (p. 332)
Frieda sourit et attrapa son paquet de cigarettes. Elle adorait ce sentiment de collaboration, comme s'ils luttaient ensemble contre un bloc d'argile indocile. Elle avait déjà réécrit de longs passages de son roman, griffonnés secrètement sur des petits bouts de papier qu'elle avait cachés derrière une plinthe mal fixée de la chambre. (p. 347)
- Tu es terrifié par les femmes, déclara-t-elle en tordant brutalement le drap. Tu sais que nous sommes supérieures, plus fortes, et cela te terrifie. Tu détestes devoir m'aimer, ne rien pouvoir faire sans moi. Je vois clair en toi comme du cristal. (p. 356)
Puis il les regarda: des mots, des mots, encore des mots. Sa vie entière avait été bâtie sur les mots. Il les avait traduits, disséqués, compris et en avait traqué la provenance. Et pourtant, ils ne lui avaient été d'aucun secours. Il avait été incapable de rendre sa femme heureuse, incapable de la comprendre , de lui parler. (p. 394)
- Je veux écrire un roman sur toi et moi, dit Lorenzo qui caressait les cheveux de Frieda en regardant la lune. Sur l'amour, le sexe, la classe sociale et le désir d'enfant. Je veux écrire sur ce que les gens pensent et veulent mais n'osent pas dire. Et sur la façon dont l'homme détruit la nature, tout cela. (p. 431)
(...) Maude, puis-je te demander quelque chose ? Je ne sais pas si tu l'as remarqué pendant que tu étais ici-tu as sans aucun doute été très occupée à prendre soin des enfants (....)- mais Frieda, outre qu'elle s'est mise à fumer, a cessé de porter un corset (corset, du latin -corpus-, qui signifie "corps"). Pourrais-tu lui écrire et lui expliquer qu'il sied à une femme comme elle de porter un corset ? Je ne me sens pas bien placé pour aborder un sujet si féminin et délicat.
Affectueusement
Ton frère Ernest
(p. 172)
J' ai tant besoin d'être aimée ! De faire partie intégrante de la vie de
quelqu'un ! De passion ! Les enfants ne peuvent procurer cela. Et je veux aussi utiliser mon cerveau. Les hommes gardent tout ce qui requiert de l'intelligence pour eux-mêmes. (p. 195)
Il [Otto Gross ] veut changer le monde, de sorte que les hommes ne soient pas toujours aux commandes. Il veut éradiquer le patriarcat. (...) Assieds-toi et je vais te parler d'un tout nouveau monde où il n'y a ni armées, ni guerres, ni haine, juste de l'amour et de belles choses. (p. 109)