Impossible de parler de
Frieda sans évoquer
La fille de Joyce le premier roman d'Annabels Abbs, que j'ai lu il y a quelques mois. L'autrice se spécialiser dans les biographies romancées et je vais suivre ses écrits de près car j'ai beaucoup aimé mes lectures. Ça se lit comme de la fiction, c'est fluide et prenant, et en même temps c'est instructif.
Elle présente dans ces deux romans de beaux portraits de femmes qui se répondent,
Frieda et Lucia Joyce ayant beaucoup de similarités. Ce sont toutes les deux des femmes avant gardistes, victimes des carcans d'une société trop corsetée. Elles ont toutes les deux dû se battre contre leur entourage et le monde pour réaliser leurs aspirations, qui pourraient se résumer en un mot: liberté. D'aimer, de vivre, de s'accomplir par soi même sans dépendre d'un homme. Malheureusement elles ont payé leurs désirs au prix fort : perte de ses enfants pour
Frieda, abandon de la danse pour Lucia. On ne s'affranchit pas si facilement...
Elles ont également été toutes les deux "muses" d'un homme. Pour
Frieda c'est
D. H. Lawrence à qui elle a inspiré entre autres Lady Chatterley, et pour Lucia son père
James Joyce. Ils sont considérés comme des génies (reconnus ou en devenir) derrière lequel elles se sont effacer pour leur permettre de briller. On se rend compte que si elles n'avaient pas eu cette abnégation, beaucoup de leurs projets litteraires seraient restés au point mort. J'ai trouvé Lawrence très antipathique et incroyablement égocentrique et le sacrifice de
Frieda semble cher payé.
De nos jours, Lawrence et Joyce sont encore portés aux nues alors que
Frieda et Lucia sont des relatives inconnues.On ne peut que saluer l'autrice de leur rendre une part de lumière.
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