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Critique de beatriceferon


Août 1914. Il fait beau, ce sont les vacances. Paul, Marthe et leurs enfants profitent de la maison qu'ils possèdent sur l'île d'Oléron. Soudain retentit le roulement d'un tambour : le crieur public annonce la mobilisation générale pour le lendemain. Paul doit rejoindre à Haudainville le bataillon dont il est le commandant. Quant à Marthe, elle est infirmière bénévole à Sedan.
Dominique Abit a eu l'idée de publier la correspondance que se sont échangée ses arrière-grands-parents, séparés pendant les quatre années de la Grande Guerre.
Il confie ces précieux documents à Emmanuel Beaudry qui se charge d'en tirer un scénario. Quant à Celadone, elle mettra en images la vie des époux pendant cette triste période. Et c'est curieux, car il y a un énorme décalage entre les terribles événements qu'ils traversent et la douceur du trait de l'artiste, ainsi que les jolies couleurs pastel qu'elle a utilisées.
De temps en temps apparaissent des vignettes en grisaille qui traitent de l'Histoire avec un grand H, alors que celle de nos personnages se décline en teintes dragée.
En dépit de son air doux, Marthe a un caractère bien trempé. Elle ne se laisse pas impressionner par un détachement de soldats ennemis qui veulent arrêter la charrette dans laquelle elle transporte un blessé. Malgré les balles qui sifflent à ses oreilles, elle fait face avec courage.
De son côté, Paul est gravement blessé, ce qui donne aux auteurs l'occasion de nous montrer une opération à cette époque, et cela fait froid dans le dos.
Les auteurs ont choisi quelques faits marquants qui évoquent la progression du temps pendant la durée de la guerre. Au début, Oléron offrait son cadre idyllique aux membres de cette famille, nous les y retrouverons quatre ans plus tard. Les deux fillettes ont grandi, elle pêchent, jouent de la musique et s'occupent du jardin. Par chance, leurs parents ont survécu et viendront les y retrouver.
L'album s'ouvre et se ferme sur des photos des vrais protagonistes de cette histoire et nous permet d'entrevoir l'un des feuillets de cette correspondance, rédigée à l'encre violette d'une écriture élégante et soignée. Ce qui me frappe, c'est que Marthe, en pleine tourmente, garde quand même l'espoir. Elle transmet un peu de joie en ornant sa lettre du dessin d'un bouton de rose et d'un brin de muguet séché.
J'ai trouvé cette bande dessinée touchante, puisqu'elle est ancrée dans le réel et elle m'a plu.
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