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Critique de Bouvy


L'épidémie de peste sévit toujours dans la ville de Yokobashiri qui compte plus ou moins cinquante mille habitants plus les militaires. La quarantaine est d'application rigoureuse mais quelques militaires tentent de déserter et arrivent parfois à franchir les barrières et autres clôtures. Ils risquent inconsciemment de propager la pandémie dans tout le Japon. Ils font l'objet d'une enquête quand la presse publie le nom des fuyards. La doctoresse Suzuho Tamaki tente toujours de sauver désespérément les patients contaminés mais le solde des soins est presque toujours la mort. le professeur Haragami fait des recherches car trois ou quatre malades ont su être sauvés. C'est parce qu'ils avaient déjà été contaminés par la première souche de peste qui pouvait être soignée à l'aide d'antibiotiques. Ces personnes semblent plus résistante au virus qui a depuis muté. Les épreuves que vivent les scientifiques ainsi que toute la population sont de plus en plus lourdes. le docteur Tamaki et le professeur Haragami commence à éprouver des sentiments l'un envers l'autre. Haragami met au point un kit d'isolement, s'inspirant des méthodes anciennes utilisées face aux grandes épidémies, à savoir, garder enfermés et isolés les personnes soupçonnées d'être contaminées. La pandémie semble s'amoindrir et reculer. L'aide internationale commence à arriver. le bilan est déjà d'au moins vingt mille victimes sur les cinquante mille habitants de la zone mise en quarantaine…

Troisième et dernier épisode de cette mini série. le graphisme est bon, un peu froid, peut-être mais l'ambiance au milieu de l'épidémie n'est pas non plus réjouissante. le scénario est classique, comme dans beaucoup d'oeuvres, qu'elles soient littéraires ou cinématographiques, traitant d'une pandémie et d'une nouvelle souche de virus qui peut anéantir l'humanité toute entière. Ça reste un gros fantasme et une grande crainte des organisations mondiales de la santé avec pour dernier exemple, la grippe espagnole qui, fin de la première guerre mondiale, tua plus d'humain que la folie des hommes elle-même qui avait, hélas, pourtant atteint de tristes records. Mais ici , le sujet est traité de façon humaine, j'ai même envie de dire humaniste et assez intime. L'auteur, à part quelques personnages assez importants, n'a pas multiplié les mélodrames dus à la pandémie. Il est resté concentré sur trois médecins, l'un militaire, l'autre civile et féminin et le scientifique qui est plutôt un théoricien et un homme de laboratoire et pas un médecin de terrain. Ça nous donne ainsi trois points de vue et trois méthodes pour lutter contre pandémie. Les trois méthodes fusionnées deviennent efficaces car les médecins ont eu l'humilité de collaborer et non de tenter de jouer les héros ou les stars. Mais cette courte saga reste avant tout un drame et nous met face au désarroi d'un deuil à la fois à grande échelle et aussi personnel. Il nous prouve aussi que les médecins sont justes des êtres humains comme tout le monde mais peuvent parfois se dépasser de façon héroïque, faisant taire leurs intérêts personnels pour privilégier ceux de la communauté. Eux aussi, même s'ils sont médecins, ne sont pas à l'abris de la contamination et risquent leur vie en voulant sauver celle des autres. Cette saga est donc une belle histoire d'héroïsme mais elle nous montre aussi ce côté sombre que développent certains individus face au malheur de leurs semblables. J'ai apprécié que cette série soit courte, elle a ainsi évité le piège de devenir ennuyeuse. Lu en format KINDLE avec une très belle numérisation.

Personnages :

Ville : Yokobashiri

Personnage principal : Suzuho Tamaki, médecin, pneumologue et urgentiste à l'hôpital de la ville.

Lieutenant Colonel Komano : médecin militaire. Il revient de mission de pays d'Asie Centrale, il revient d'une mission humanitaire où d'autres garnisons étaient présentes, au Kirghizistan. Mais d'autres unités étaient en Ouzbékistan suite à des tremblements de terre. Là-bas, une épidémie de peste pulmonaire se serait déclenchée.

Docteur Haragami : biologiste, il analyse les résultats des hôpitaux en laboratoire. Il est spécialisé et passionné par les virus de la peste.

Docteur Kawashimada : directeur de l'hôpital. Il est perdu face à l'épidémie et a du mal à prendre ses responsabilités.

Uzuki : jeune habitante de la ville de Yokobashiri. Sa mère était infirmière et travaillait avec le docteur Tamaki. Elle est une des première victime de la peste. Depuis, Uzuki vit seule et désappointée dans la zone de quarantaine mais Tamaki, quand elle a un peu de temps, prend soin d'elle.

Carlos : l'homme à ,tout faire de l'hôpital. Il profite aussi du désarroi de la population locale et des militaires pour se livrer au marché noir. Mais il reste un homme affable et bon. Il deviendra un élément clef dans le dernier épisode.
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