AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
>

Critique de hazzunah


Après Call me by your name, j'attendais beaucoup du nouveau roman d'Andre Aciman. Ça n'a pas été le même coup de coeur absolu, mais j'ai apprécié retrouver sa plume à la fois brute et poétique, sa manière un peu proustienne de construire ses phrases, sa façon de parler de l'amour et de toutes ses variations.

Dans ce roman, nous suivons Paul dans ses aventures amoureuses — ou dans ses fantasmes jamais assouvis. À peine adolescent, Paul s'éprend de Giovanni, le menuisier de l'île italienne où il passe ses vacances. J'ai beaucoup aimé l'ambiance de ce premier amour et j'espérais vraiment que la « chute » allait être ce à quoi je m'attendais. Aciman ne m'a pas déçu. Par la suite, Paul est adulte. Il s'éprend tour à tour de Maud, du beau Manfred — silhouette qui le hante et le consume — de Chloé l'insaisissable, puis de Heidi, dont les mots le séduisent.

À travers ce personnage, Aciman raconte ainsi le désir — souvent fugitif mais toujours sublime, vivant, terrifiant. Paul rêve, aime, jalouse, charme hommes et femmes. Il fait l'amour avec son corps — mais aussi avec les mots. Et c'est très beau, souvent. (La preuve, j'ai beaucoup corné les pages de mon livre pour retenir des citations.)

Ce qui m'a le moins plu, dans ce roman, c'est le personnage principal... J'avais aimé le côté intellectuel d'Elio — dans CMBYN — et chez Paul il m'a quelque peu énervé... Il y avait quelque chose de pénible à le voir tergiverser sur ses désirs, à hésiter, puis à retomber dans une mélancolie de l'amour déçu. En fait, après réflexion, je crois que j'aime beaucoup trop les histoires où le héros/l'héroïne s'enflamme pour une seule et même personne, jusqu'à la mort. Ce n'est jamais le cas de Paul qui s'attache brusquement puis se détache au gré du temps... En somme, c'est un personnage très humain. Et pour moi qui ait en tête un « idéal » romantique enfiévré nourri par les fictions (lol), c'était peut-être trop réel... Laissez-moi croire que l'amour ne se fane jamais, qu'il dévaste tout.

Dans tous les cas, ce roman est très beau et me confirme qu'Aciman est un écrivain dont j'adore définitivement l'univers.
Commenter  J’apprécie          60



Ont apprécié cette critique (2)voir plus




{* *}