Big Bucks: The Explosion of the Art Market in the 21st Century

Un ouvrage vient de sortir sur l’explosion du marché de l’art au XXIe siècle. Il a pour titre Big Bucks et pour auteur Georgina Adam, une spécialiste incontestée en la matière. Ce livre n’a qu’un défaut, celui d’être écrit en anglais. Pour le reste, il est excellent... Georgina Adam décrit et analyse cette explosion qui concerne essentiellement le marché de l’art contemporain. Elle met l’accent sur les données économiques et sociologiques qui expliquent en partie ce phénomène. De nouveaux milliardaires sont apparus qui, contrairement à la plupart de leurs devanciers, n’ont pas hérité de leur fortune, mais l’ont édifiée eux-mêmes. Ils ne craignent pas de se lancer dans des acquisitions hasardeuses. D’autant que la propriété des oeuvres d’art leur confère un incontestable prestige social, voire une aura de connaisseurs... Ajoutons que dans les pays émergents, de nouveaux musées voient le jour et que les grandes galeries ne manquent pas de « soutenir » leurs artistes. D’où le flot d’argent qui se déverse sur le marché. Cette situation incite les grandes maisons de ventes publiques à échafauder des montages financiers. Elles offrent aux vendeurs des prix garantis qui seront versés à ceux-ci, quel que soit le résultat des enchères. Ces garanties sont d’ailleurs souvent assurées, non pas par les maisons elles-mêmes, mais par des professionnels qui acceptent de devenir propriétaires des oeuvres en question si les prix garantis ne sont pas atteints lors de la vente. Ajoutons qu’une partie des frais réglés par les acheteurs est parfois reversée aux vendeurs et que des crédits sont souvent consentis aux adjudicataires. On est loin des ventes publiques de jadis...

Par François Duret-Robert, critique parue dans L'Objet d'Art 515, septembre 2015