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Critique de le_Bison


Lire les romans d'Olivier Adam me plonge souvent dans le drame familial, la perte d'un être cher, d'un amour perdu, dans une confusion de sentiments déprimants. Il y est question de deuil, de tristesse, de reconstruction, de whisky. Souvent, toujours. Son univers est sombre, noir, obscur. J'adore. La déprime littéraire, c'est ma came, le whisky aussi. Avec « La Renverse », je ne suis pas dépaysé, je gagne en plus un côté glauque, sur fond de scandale politico-sexuel. Je regarde la couleur ambrée tournoyer dans le fond de mon verre. Comme une envie de me reverser une dose.

Un député-maire qui abuserait de ses ouailles, de gentilles citoyennes de sa circonscription en demande (d'un service, d'un job, d'un taf de merde pour pouvoir payer sa taxe d'habitation et emmener au moins une fois par mois ses gosses au McDo du coin). Ce grand homme politique serait du genre « une pipe et je veux bien écouter tes doléances ». Ou bien dans le style « je t'écoute mais je te mets un doigt avant ». Bref, rien de vraiment anormal dans le petit monde des profiteurs et de la politique. Retourne-toi…

Pourquoi Antoine ressasse donc ces vieux souvenirs, enfouis dans un recoin de sa mémoire ? Il avait dix-huit à cette époque. Cela avait fait un certain scandale dans son petit village, pas le fait que le maire soit un pourri, mais du fait que sa mère aurait participé à ces partouzes cérébrales, des orgies forcées. Une participation active même selon la déposition du principal intéressé. La destruction d'une famille par l'intérieur, plus personne ne se parle, Antoine passe son temps à jouer de la musique avec ses potes, son petit frère s'enfuit, son père se referme sur lui-même, sa mère affiche une supériorité inébranlable, pas comme la bite de monsieur le maire qu'elle a dû souvent branler.

Au-delà du scandale, au-delà de l'aspect scabreux de l'affaire et de la pourriture qui dirige ses concitoyens, le thème du mal-être revient tout au long du roman. Antoine qui se colle avec la fille du maire, tous deux désespérés par le comportement de leurs parents respectifs. Antoine qui a arrêté de vivre, incapable d'aimer, incapable d'avancer. Et si les funérailles du maire allaient lui apporter, des années après, ce repos de l'esprit nécessaire à sa reconstruction. Les bouteilles de whisky apportent déjà le réconfort nécessaire lorsque la pluie glisse le long de la fenêtre, que les vagues déchirent le ciel sous ce ciel lourd et gris. Lourd et gris à l'image de la vie d'Antoine. Lourd et gris comme cette sombre histoire familiale, une ambiance à te plomber les dîners de famille à la Toussaint.
Lien : http://leranchsansnom.free.f..
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