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Critique de Chouchane


Plongé dans le désarroi à cause du départ de sa femme, Paul écrivain dépressif et alcoolique vit dans le Finistère, là où la terre finie, face à la mer. C'est la vieillesse et la maladie de ses parents qui l'obligent à retourner sur les traces de son enfance. A partir de l'histoire d'un couple qui se sépare, Olivier Adam dessine avec justesse la société française. En retournant vers ses sources, cet homme qui a grimpé les échelons de la société va se replonger dans son histoire familiale ses zones d'ombres et ses silences. En errant dans les rues de sa jeunesse, il croisera quelques anciens amis perdus de vue et ce sera l'occasion pour Olivier Adam( qui ressemble beaucoup à son héros) de brosser le portrait d'ouvriers, d'employés, de cadres moyens en proie à la crise économique mais aussi à celle de la perte de repères. Oppressés par cette banlieue triste et cette absence de perspectives, ces hommes et ses femmes vivent une vie difficile faite de frustrations et de regrets. Derrière la fiction, l'analyse sociale sonne avec une telle justesse qu'on a l'impression de découvrir ce qui est pourtant sous nos yeux depuis quelques années. Les lignes de faille de notre société qui sont aussi celle du héros se précisent : les ruptures urbaines entre les cités HLM et les habitats pavillonnaires qui les jouxtent, les racismes socio-professionnels et raciaux, les petits chefs, la dérive des sentiments, les clivages, le radicalisme, l'intolérance, la tristesse des villes et des hommes et le trop peu de nature. Paul fut un gamin comme des milliers vivant dans ces petites communes aux "lisières" des grandes villes dont le coeur est un centre commercial et l'exclusion un état d'esprit. Mais loin de se laisser entraîner vers le fond, Paul nage à la surface, en regardant loin. Il ne craint pas le froid, lui qui dans son Finistère venteux aime affronter dans l'eau glaciale. Et pour sortir de tous les conformismes ceux du monde littéraire, ceux des banlieue, de tous les non-dits ceux de la famille, du couple ... il s'accroche à ses souvenirs, aux images d'un Japon dont la lumière comme un fil conducteur, émaille tout le roman et va finir par se libérer et se recréer. Un très bon livre.
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