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Critique de traversay


Dans Les lisières, il est un être périphérique. Ni dedans, ni dehors. A la marge. de la société et de la vie. Portrait d'un type qui s'est longtemps noyé dans les verres d'alcool et a fait systématiquement du mal à ceux qui l'aimaient. Cet olibrius invivable, y compris pour lui-même, et suicidaire, est le héros du dernier roman d'Olivier Adam, son plus ambitieux à ce jour, et un avatar à peine déguisé de l'écrivain. Où commence la fiction, où s'arrête l'auto-biographie ? Vaste débat. du moment que c'est de la littérature, déprimante, pessimiste mais qui a le courage d'assumer les profondes contradictions d'un homme loin d'être sympathique et d'ancrer son récit dans le tissu social d'un pays aussi malade que son personnage principal. Jusqu'à la caricature parfois tant la description de la France profonde (beaufitude à tous les étages) et celle des milieux culturels (boboïsé à mort) emprunte des raccourcis simplistes. Mais ce n'est pas l'essentiel, fort heureusement. Il est rare de voir un auteur fouiller autant les méandres psychologiques de son (propre) personnage, ne lui passant rien, l'acculant dans ses réflexes d'arrogance et de mépris que son dégoût de lui-même et son incapacité à (sur)vivre n'excusent qu'en partie. Evidemment, on s'interroge : le Paul Steiner du livre ressemble comme un frère à Olivier Adam. Alors, posture masochiste ou lucidité aiguisée ? Les deux, mon romancier ! L'entreprise d'Adam est traversée par la colère, l'envie de rédemption et une certaine mauvaise foi. Tous ces courants irriguent le livre et en font sa richesse.
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