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Issouf Ag Aguidid a été contraint en 2015 à fuir son pays ravagé par la guerre, à cause de son engagement politique indépendantiste. Il a grandi à Ménaka, une commune du Nord Mali.
Issouf et la journaliste Estelle Lenartowicz se sont rencontrés lors d'un atelier d'écriture encadré par des bénévoles dans les locaux des éditions de l'Iconoclaste. Ils ont le point commun d'aimer les mots alors ils ont décidé de mêler leurs plumes pour qu'Issouf puisse raconter son histoire. Il nous donne certaines informations sur la culture des Touaregs qui peuvent nous surprendre comme le fait que le concept d'anniversaire n'existe pas, qu'il ne sait pas précisément ni quel jour ni quel mois il est né alors pour faire la demande d'asile il dit qu'il est né le 1er janvier. On ressent leur sagesse, leur sens pudique qui ressort très bien dans son récit, il explique ses conditions de vie là bas, son départ précipité, son arrivé en France avec les difficultés administratives, qu'il faut tout apprendre : la langue, l'utilisation d'un ascenseur, d'une gazinière pour faire du thé,… mais il reste en surface, ne se plaint jamais. On sent qu'il garde beaucoup de chose en lui, ça fait parti de sa culture et c'est surement difficile de revenir sur certains éléments. Malgré ça, on comprend qu'il a eu du courage et de la motivation pour en arrivé là aujourd'hui. Avec ce livre il rend tout d'abord un bel hommage aux associations qui viennent en aide aux réfugiés et aux demandeurs d'asile. On ressent son profond respect pour eux. Il évoque l'école Thot comme d'une famille adoptive, qu'ils sont les premiers à croire en eux et à les voir comme des êtres humains et pas des numéros. Ensuite son amour des mots, son talent, sa personnalité et son envie de s'exprimer librement permet de représenter toutes ses personnes grâce à ce livre.

Parution le 4 février 2021
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Nous voyons les moins chanceux dormir dans des tentes sur le boulevard de la Chapelle, nous les croisons parfois dans les couloirs des administrations publiques, et pour ma part, j'en aide actuellement certains à trouver du travail. Mais qui sont ces migrants venus poser leurs valises en France, quelle est leur histoire ? Dans ce livre écrit à quatre mains, Issouf raconte la sienne, celle d'un homme habité par ses idéaux, fier de son peuple, prêt à lutter pour l'indépendance des siens, forcé de fuir face aux menaces sur sa vie. A contre-coeur, le voici arrivé en France, un pays aux moeurs si lointaines, où le bitume impersonnel a remplacé le sable du désert. Il nous raconte le labyrinthe de l'administration française, la solidarité rare mais tenace, et le charme de son bout de pays touareg, où la vie est si différente de chez nous.

Empreint d'une sagesse millénaire et d'un recul salutaire sur la vie, ce récit nous encourage à nous ouvrir aux autres, à nous adapter à leur culture et à leurs traditions, à écouter leur histoire pour en ressortir grandi. Si j'ai trouvé les passages racontant le combat de la demande d'asile un petit peu faciles et rapides, j'ai en revanche beaucoup aimé en apprendre plus sur le Mali, ses peuples et sa situation politique récente. J'ai trouvé passionnant d'en apprendre plus sur la vie à Ménaka, sur les traditions ancestrales et la philosophie touareg, que je connaissais si peu. Grâce au style simple et évocateur du récit, j'ai eu l'impression d'avoir Issouf en face de moi, qui me racontait sa vie de vive voix.

Ce que je retiendrais de cette lecture, au-delà de l'histoire d'Issouf et de celle de son pays, ce sont les leçons qu'il nous donne sur notre appréhension des autres, notamment notre façon d'accueillir les étrangers en France. Nous nous adressons à eux comme nous nous adressons à ceux qui sont nés ici, qui ont l'habitude des questions directes et des règles de courtoisie à l'Occidentale. Nous appliquons sur eux nos propres façons d'interagir alors que les leurs peuvent être multiples et si différentes des nôtres. Malgré le nombre d'étrangers que je rencontre au quotidien, je n'avais pas réfléchi à ces questions en ces termes, et je suis reconnaissante à Issouf de m'avoir ouvert les yeux. Je suis également heureuse que l'histoire d'Issouf ait trouvé son chemin entre ces pages et sur nos tables de librairie grâce à Estelle Lenartowicz, et je salue l'initiative des Editions de l'Iconoclaste, qui ont publié cet ouvrage.
Lien : https://theunamedbookshelf.c..
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Une histoire émouvante et intéressante du point de vue d'un réfugié avec un aller simple pour la France

Issouf Ag Aguidid est un jeune Touareg malien qui arrive en France en 2015. Son engagement politique indépendantiste fait qu'il doit s'enfuir de la guerre malienne vers Paris chez de la famille qui habite déjà là-bas. En 2017, il rencontre la journaliste Estelle Lenartowicz, elle-même fille d'immigrées, dans un atelier d'écriture qui a lieu aux locaux des Éditions Iconoclaste et organisé par l'école THOT (voir en bas pour plus d'infos). Dans les propres mots de Lenartowicz, « ils se sont entremêlés la plume pour qu'Issouf puisse raconter son histoire ».

Son histoire traite de son enfance dans la ville Ménaka dans le nord du Mali, la région du Sahel de la communauté fière des Touaregs (les hommes drapés en bleu), qui lui fait chaud au coeur, son déménagement vers le capital Bamako pour aller étudier et vivre chez un de ses oncles, et encore plus tard sa fuite vers Paris, parce qu'il voit la misère et les menaces auxquelles ses amis et sa famille étendue autour de lui doivent faire face à cause de la guerre, et qu'il n'est plus sûre de sa vie lui-même. Il explique quelles conditions de vie il a dû confronter dans les différentes étapes de sa jeune vie.

Dans ce livre, Issouf ouvre la fenêtre vers sa propre culture et ses traditions, mais aussi vers le chaos, la guerre et les attentats qui ont ravagé son pays – et dont on sait si peu ici en Flandre en fait - et sa lutte pour obtenir l'asile en France, toute la bureaucratie que cela provoque et comment la « forteresse Europe » est vu par les yeux de ceux qui arrivent ici après avoir parcouru un chemin si long et lourd que nous le pouvons à peine nous imaginer.

À Paris, il a heureusement aussi de la famille qui lui donne un refuge et il fait connaître plusieurs personnes françaises qui lui soutiennent sans aucun doute. Il fait aussi la connaissance avec l'école THOT, qui organise depuis 2016 des cours de français pour des demandeurs d'asile et de réfugiés et qui offre tout un cadre pour ce groupe surtout sur base du volontariat. L'école et ses étudiants forment pour lui vraiment une « famille adoptive ».

Les témoignages des réfugiés en Europe sont déjà beaucoup. Ce qui fait le récit d'Issouf vraiment la peine de lire, c'est qu'il ne met en lumière pas seulement les obstacles qu'il rencontre, mais aussi la solidarité des autres réfugiés et des Français ordinaires qui savent ce qu'il a dû supporter déjà pendant sa jeune vie. En effet, il est un millénial qui ne mâche pas ses mots et est en même temps fière de son origine. Il a une forte conviction politique et un talent pour les mots. Son témoignage est lardé de la mélancolie vers le pays qu'Issouf a dû quitter pour sauver sa vie. Ce court livre peut se lire aisément mais est difficile à tolérer pour des personnes avec un point de vue humaniste et dont le coeur bat pour la justice. Pourquoi est-ce que l'UE a une politique si mal adaptée pour faciliter la vie des nouveaux arrivants ? Que 'est ce que nos leaders politiques européens manquent pour rédiger une vraie et juste procédure d'asile commune ?

Merci à Babelio et aux Éditions Iconoclaste pour avoir pu lire ce livre. Publié en février 2021.
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Issouf, jeune Touareg, a dû quitter précipitamment le Mali en avril 2017 après les attentats terroristes de Ménaka. Ce récit, écrit en collaboration avec Estelle Lenartowicz, raconte d'abord toutes les démarches administratives à entreprendre dès son arrivée en France pour obtenir l'asile politique. Savoir attendre, sans papiers, sans travail, sans repères, attendre un jugement de l'OFPRA et si c'est négatif ( ce sera son cas) attendre encore pour le recours. Il a trouvé de l'aide heureusement et a pu s'inscrire à l'école Thot. Son récit montre surtout son désarroi face aux différences culturelles .
Je connaissais les procédures pour les demandes d'asile mais j'ai appris à mieux connaître le peuple nomade Touareg et l'histoire compliquée du Mali.
Ce pays est toujours d'actualité et en proie aux violences.
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Issouf quitte le Mali en 2015. Ses convictions politiques le mettent en danger, son pays étant aux mains des djihadistes. Lui qui s'attachait à rendre service à la communauté, qui voulait que la culture Touareg soit respectée, il est contraint de se réfugier en France pour sa sécurité, pour ne pas avoir à vivre caché.

Ce court roman est son histoire. Avec l'aide d'Estelle, il pose les mots sur ses débuts en France et son engagement politique, sur sa volonté de faire connaître la situation de son pays et de propager sa culture.

C'est un témoignage très touchant. Malgré les drames et son exil, Issouf ne baisse pas les bras. Il croit en sa bonne étoile et grâce à la solidarité des immigrés, il découvre l'association Thot, qui va l'aider à parler et écrire français, se faire des amis et relever les obstacles qui entravent sa reconnaissance en tant que « réfugié politique » par l'administration française.

Entre le Mali et Paris, ce roman est lumineux. L'amour d'Issouf pour sa culture est contagieux et on retrouve le sable du Sahel et les odeurs chaudes du marché de Ménaka entre les pages de ce livre.

Une belle lecture, solidaire et inspirante : essentielle.
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Issouf a dû quitter le Mali. C'est en France qu'il a trouvé refuge. Issouf s'estime chanceux car lui, a pu prendre l'avion, contrairement à de nombreuses personnes qui se voient contraintes de quitter leur pays en passant pas la méditerranée au péril de leur vie.

Issouf, avec l'aide d'Estelle nous raconte le Mali. Il nous parle de sa vie là-bas, de sa famille.
Il nous raconte aussi tous les obstacles rencontrés en France afin de réussir à s'intégrer, travailler, obtenir des papiers...
Issouf nous raconte aussi son apprentissage du français, cette langue si peu facile à apprendre.

"On me demande souvent si mon coeur est resté au Mali. Je réponds qu'il est là-bas autant qu'ici. Partout où il y a des hommes, j'apprends à me sentir chez moi. Mais l'un de mes deux pays n'existe plus que dans ma mémoire."

Quel récit poignant et touchant que nous offrent Issouf et Estelle.

A travers ce récit, le lecteur peut comprendre toute la gratitude dont fait preuve Issouf envers les associations et les personnes qui, à un moment, se sont trouvées sur son chemin et lui ont tendu la main. C'est donc un bel hommage rendu mais pas que...
Issouf rend hommage aussi à son pays, sa famille et ses amis.

Issouf avait une vie et un travail au Mali. Il a dû se reconstruire en France. C'est l'histoire du combat d'Issouf mais également de beaucoup de personnes qui sont dans la même situation que lui.

"Peu à peu, je m'acclimate à la France. J'apprécie de vivre dans un pays en paix. Un endroit où l'on peut garer sa voiture dans la rue et vaquer à ses occupations sans craindre de ne pas la retrouver à son retour. Ici, si quelqu'un fait un malaise dans la rue, les secours viennent le chercher et l'emmènent à l'hôpital sans poser de question. [...] “

Je vous conseille cette lecture.






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Un livre bouleversant !
Au début un peu de mal à lire peut être trop peu de description ou autre je ne sais pas, j'avais un oui mais.... Et puis au fur et à mesure de la lecture je me suis rendu compte de beaucoup de chose ..
Dans ce livre Issouf nous parle de beaucoup de souvenir qui rejaillissent pas tous très bon même si il y a beaucoup de retenue dans ses évocation d'une part de sa culture mais aussi que certains souvenir doivent être trop douloureux pour être cité.
Son enfance est évoqué avec peu mais des beaux souvenir.
Ainsi qu'une certaine choses qui peuvent nous occidentaux nous dépasser comme le fait que chez eux il n'y ai pas de date de naissance juste l'année alors pour lui, faire des papier avec une date de naissance est tout bonnement inhabituel.
Dans son livre il nous raconte aussi son départ précipité et que non, aucun d'eux préfère tout quitter pour avoir mieux car ils laissent beaucoup trop derrière eux et les difficultés en France ne sont peut être pas aussi importante mais compliqué lorsqu'on ce retrouve comme il l'a été...
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🇫🇷Contraint de quitter Ménaka, au Mali, pour des raisons politiques évidentes, Issouf demande l'asile en France.⁣
C'est dans notre pays qu'il fera plusieurs rencontres et notamment celle de la journaliste Estelle Lenartowicz lors d'un atelier d'écriture aux Éditions Iconoclaste. Ensemble, ils conjuguent leur talent de conteur et d'écriture pour relater l'histoire d'Issouf.⁣

🇲🇱Au Mali, il assistait impuissant à cette Guerre en cours, la tranquillité de la conscience, des mots ou tout simplement d'être n'existait plus, il fini par s'envoler vers la France.⁣

🇫🇷En France, ses gestes quotidiens sont teintés d'incertitude : l'incertitude de recevoir un jour son statut de demandeur d'asile, l'incertitude de pouvoir être intégré, l'incertitude de pouvoir travailler. Aussi l'incertitude d'arriver à réapprendre à vivre dans un pays encore inconnu avec des barrières de la langue par exemple.⁣
Mais Issouf est patient, combattant et aujourd'hui il peut dire qu'il se sent libre.⁣

🇲🇱Finalement il va se sentir occidentalisé, un sentiment de victoire mais aussi de tristesse que de voir ses souvenirs maliens s'estomper par la force des choses.⁣

🇫🇷Un récit raconter en douceur malgré la dureté du sujet, un exemple de combativité, une force qui transpire à chaque page teintée de mélancolie, un récit où la plainte n'existe pas alors qu'elle serai si légitime !
Lien : Https://www.Instagram.col/la..
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