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Critique de Sabrinaaydora



"La traversée des mensonges" est un huis clos familial assez pesant, mais qui ne ferme pas la lecture : la construction de l'histoire avec le décès du patriarche au début du livre jusqu'à la fin, le fil conducteur étant d'emmener le corps du défunt Claude depuis Marseille jusqu'en Corse, donne la voix à différents protagonistes. L'épouse, Fabienne, les enfants Thomas Nina Georges et Francescu, ou encore leurs épouses/compagnes, prennent tour à tour la parole pour raconter leur vérité, ce qu'ils ressentent et comment ils voient les choses. Les chapitres sont entrecoupés des moments de cette journée où le lecteur observe alors le jeu des vérités et des mensonges. 

J'ai découvert Joseph Agostini avec ses essais : sur la maladie mentale, la mort, sur un entretien ou encore Gainsbourg. Ce qui est confirmé par ce premier roman, c'est cette plume précise, qui prend le lecteur et nous empêche de poser le livre. Pas de superflus, mais un vrai plaisir de lire, égrenant les pages sans même s'en rendre compte.

La construction en chapitre entre la présentation de la journée marathon depuis la mise en bière et les témoignages, donne un rythme à la lecture. La formation en psychologie de l'auteur apporte un plus aux personnages : ils sont entiers, très bien décrit avec leur force et leur faiblesse. En très peu de pages, on arrive à cerner leurs personnalités, leurs souffrances.

Et il y a l'ensemble de ces non-dits, ces demis mensonges et/ou vengeances. Je vais jusqu'à utiliser ce terme même s'il n'est pas évident au premier abord, mais à la dernière page, on a quand même la gorge serrée d'une décision prise par l'un des protagonistes.

Un personnage très présent est cette île, la Corse. Elle est un lien, une terre d'identité pour certains dont le nationalisme a joué un rôle important. 

Dans nos familles, il existe des secrets ou des choses qui ne sont pas forcément partagées ou omises à raison. On se prend quand même l'histoire en pleine figure, elle réveille des souvenirs, et au final nous fait même réfléchir... Nous ne sommes que des êtres humains et la vie est si courte...

En bref : un premier roman réussi, avec un rythme soutenu et qui donne à réfléchir sur nos propres non dits familiaux 
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