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10 novembre 2011
Cet ouvrage collectif permet de réfléchir sur l'automne 2010 (grèves, blocages et manifestations en opposition à la contre réforme des retraites) et replacer cette séquence historique dans perspective plus large.

Je ne présente que quelques éléments.

Alain Supiot et Robert Castel analysent « le prix de l'insécurité sociale », ce que révèlent les conceptions du pouvoir en termes de « mépris de la démocratie sociale ».

Le texte de Frédéric Lordon « le point de fusion des retraites » a été antérieurement publié dans Le Monde Diplomatique. L'auteur analyse « Désormais bien établie, la stratégie de la paupérisation préalable et délibérée des services publics (lato sensu) se montre autrement plus efficace puisqu'il n'est en effet pas de plus sûr moyen de jeter les usagers dans les bras des opérateurs privés que d'avoir auparavant méthodiquement dégradé les prestations des opérateurs publics » et souligne que « Les »réformateurs » comptent bien sur les effets de l'individualisme comme condition solitaire… »

Arnaud Lechevalier traite « L'Europe et nos retraites » et analyse, entre autres, les enjeux des directives européennes favorisant le développement des régimes par capitalisation. Dans une comparaison, prenant en compte de nombreux paramètres, l'auteur souligne que la réforme française est « parmi les plus drastiques et les plus injustes de toute l'Union européenne ».

Le dialogue entre Christophe Aguiton et Lilian Mathieu permet de se faire un point de vue sur la combativité, la place des syndicats, les nouveaux modes d'engagement, les « capacités organisationnelles de résistance plus réduites » que dans les années 80.

Camille Peugny interroge « Une jeunesse sans espoir ? », Yves Sintomer et Emmanuel Renault « Un néolibéralisme à bout de souffle ? ». Ces auteurs démontent « le mensonge de l'argument de nature : »On vit plus vieux, on travaille plus vieux » » et nous rappellent que « L'expérience de l'injustice sociale ne suffit pas à produire la lutte sociale »

L'article de Pierre Dardot et Christian Laval « le retour de la guerre sociale » souligne le basculement des discours et l'utilisation de la crise « comme principal levier du renforcement des politiques néolibérales » et la mise en place d'un « gigantesque plan d'ajustement structurel »

Enfin Bastien François discute de « Crise sociale ou crise politique ? »

Les articles sont inégaux mais ce petit livre, écrit à chaud, élargit les débats.
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