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Critique de ClaireG


Hardi, Pardaillan !

C'est à cela que me fait penser ce roman historique plein d'estocades, de complots, de corruption et de jalousies en ce XVIIe siècle, froufroutant au Louvre et désespérant dans les campagnes.

En 1617, le jeune Louis XIII, excédé par la rapacité sans bornes du maréchal d'Ancre, le redoutable Concini, conseiller de sa mère, Marie de Médicis, envisage sérieusement de faire taire son arrogance. Concini et sa femme, la Galigaï, dame de compagnie de la reine, aventuriers italiens et manipulateurs sans scrupules en quête constante de richesses et de propriétés, fomentent le vol d'un convoi lourdement chargé de la récolte des impôts de Normandie.

L'enquête est confiée à Louis de Tilly, lieutenant du prévôt général de Rouen. Curieusement, celui-ci se tue avec sa femme dans ce qui ressemble à un accident de la route. Plus d'enquête. Plus d'intérêt de la part du roi qui s'est approprié les biens de Concini. Les voleurs ne furent jamais retrouvés. le Trésor public compta ses pertes. Les deux malfaisants périrent, l'un pour trahison, l'autre pour sorcellerie, assénant aux responsables de la mort de son mari une malédiction sur plusieurs générations.

Trente ans plus tard, Gaston de Tilly, fils du précédent, retrouve par le plus grand des hasards, en revenant sur les lieux de son enfance, les rapports de son père concernant ses soupçons et ses recherches quant à l'identité des voleurs des tailles normandes. Il découvre l'identité de l'assassin de ses parents et, aidé dans ses pérégrinations de son ami notaire, Louis Fronsac, ils vont déjouer et élucider bien des méfaits. D'autant plus que la préparation d'un nouveau vol, semblable à celui qui eut lieu trente ans plus tôt, arrive à leurs oreilles.

Ainsi se construit progressivement et à grands renforts de rappels historiques ce roman plein de verve et de trouvailles sur fond de Fronde, d'affrontements entre Mazarin et Condé, de bras de fer entre Anne d'Autriche et les Parlementaires parisiens, de coupe-gorge et de traquenards. le mécontentement est général, touchant les privilèges des riches et renforçant les taxes des pauvres. le pays est en ébullition et aussi en guerre contre l'Espagne, ce qui explique le besoin gigantesque d'argent. Les prix flambent, le pain devient inabordable. Mazarin, comme Concini, est honni du peuple.

«Le dessein proposé par Bréval au duc de Beaufort pour appauvrir Mazarin en le privant de revenus était loin d'être absurde. Les finances du pays étaient vraiment exsangues, les impôts rentraient mal et étaient réduits à la portion congrue à cause des bénéfices vertigineux que prenaient les traitants ».

Gaston de Tilly et Louis Fronsac, de par leurs fonctions, évoluent dans tous les milieux, rencontrent autant de truands à la Cour que dans les auberges. Ils finiront non sans peine à vaincre les obstacles et à retrouver les coupables du vol et de la mort des parents de Tilly après des rebondissements dignes des meilleurs films et livres de cape et d'épée.

Excellents moments de détente grâce à la plume virevoltante de Jean d'Aillon. Beaucoup de personnages qui, quelle que soit leur importance, ont droit à une courte biographie qui s'inscrit facilement dans le texte sans l'alourdir. Par contre, une agréable synthèse pour qui connaît mal cette période compliquée de l'histoire de France.

Première lecture de Jean d'Aillon, conseillée par Srafina que je remercie pour ce bon moment de détente.

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