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Critique de Soleney


Cette saga est une petite pépite que j'ai découverte grâce à mon frère, fan de mangas et animés. « Viens, on regarde ça !
— Ça parle de quoi ?
— Je ne dirai rien !
— Ah mais non, les personnages principaux sont des gamins ! Ça m'intéresse pas.
— Si, ça t'intéresse. C'est juste que tu le sais pas encore. »
Et puis, j'ai adoré l'animé, qui fait désormais partie de mon top 5.
Alors j'ai lu les mangas.
Parce que oui, les protagonistes ont environ dix ans, les dessins sont trop choupinous, mais vous N'ÊTES PAS au pays des Bisounours. Rico et Légu sont innocents, mais ce n'est pas le cas de l'histoire…
Tout commence à Orse. C'est une ville qui a la particularité de s'être construite autour d'un gouffre immense dont on n'a pas encore atteint le fond. Et pourtant, ce ne sont pas les volontaires qui manquent. Mais ce gouffre – l'Abysse – est très dangereux : dans ses entrailles y vivent une faune et une flore endémiques souvent trompeuses, voire très hostiles. Ce n'est pas son écosystème qui attire autant les aventuriers. L'Abysse regorge aussi d'artéfacts uniques au monde, revendus à des sommes folles dans tous les pays, et dont la technologie confine à la magie. Ils sont très certainement fabriqués par l'homme, mais quelle civilisation fut capable de les produire, sachant qu'ils datent de plus de 2 000 ans ? Et pourquoi n'y en a-t-il que dans le gouffre, et pas tout autour ?
Ce n'est pas la seule particularité de l'endroit. Par un effet que nous autre lecteurs ne sommes pas destinés à comprendre tout de suite, une malédiction pèse sur l'Abysse. Toute personne remontant vers la surface subit un fardeau : un léger vertige si on est resté assez haut, des nausées, des vomissements, des saignements, voir la mort, si on ose remonter de seulement quelques mètres alors qu'on est allé trop bas.
L'Abysse fascine tout le monde.
Surtout Rico, une fillette apprentie cavernière (exploratrice des profondeurs). Très (trop) énergique, pas très réfléchie, mais très renseignée sur le gouffre, Rico n'a qu'une obsession : y descendre pour retrouver sa mère disparue, Lisa l'Exterminatrice (un surnom bien sympathique pour une jeune maman, non ?^^). Et ça tombe bien, parce que c'est pendant un exercice d'exploration que le hasard (le scénario) la mettra sur la route de Légu.
Légu n'est pas un petit garçon comme les autres. C'est un robot amnésique. Rico en est persuadé : Légu est une aubade – un artéfact de très grande puissance. Cela signifie donc qu'il est insensible à la malédiction de l'Abysse. Avec son aide, elle aura certainement toutes les chances d'atteindre ses objectifs. Et c'est ainsi qu'une expédition est préparée avec l'aide de ses camarades de classe, au nez et à la barbe des adultes.
La forme, très enfantine, enrobe un discours très mature. L'Abysse n'est pas un terrain de jeux, mais un endroit dangereux d'où beaucoup d'adultes compétents ne reviennent jamais. Et Légu et Rico devront faire face à des créatures cruelles et retorses – humaines comme animales.
Par ailleurs, les deux personnages s'éveillant tout juste à la puberté, l'auteur en profite pour glisser des allusions sexuelles avec plus ou moins de subtilité (souvent moins que plus…). Légu est donc régulièrement torturé par son attirance pour Rico, alors que celle-ci n'a pas encore pris l'habitude de cacher ses formes naissantes – et ne se doute pas le moins du monde qu'un être synthétique comme son compagnon puisse être troublé par elle.
J'avoue ne pas trop comprendre cette attirance, étant donné que ladite Rico est assez irritante et n'a pas encore grand-chose à cacher… Mais bon, l'Abysse et les épreuves se chargeront de dégrossir ce personnage – et de nous attacher à elle.
Car on peut le dire, les deux protagonistes vont clairement en baver. Âmes sensibles s'abstenir. Sans être gore, il y a quelques passages particulièrement marquants qui pourraient bien vous secouer. le tout sans se départir d'un dessin tout doux tout mignon.
Bien sûr, les deux héros n'auront pas que des ennemis. Quelques alliés (peu nombreux) leur prêteront main-forte.

Mais plus que les personnages, c'est véritablement l'histoire et l'univers que j'apprécie. Plus les deux enfants descendent dans les tréfonds, et plus ils en apprennent sur l'Abysse. Et moi, tout ce que je demande, c'est de savoir comment ça fonctionne, pourquoi c'est là, et pourquoi la malédiction empêche les gens de remonter. D'où vient ce gouffre ? Est-ce une création humaine volontaire ? le résultat d'une arme beaucoup trop puissante qui s'est retournée contre la civilisation qui l'a créée ? Quelque chose de naturel ?
Ils en apprennent également sur la nature humaine, puisque plus les caverniers sont compétents (c'est-à-dire, plus ils sont capables de descendre bas, d'encaisser le fardeau et de survivre aux dangers de l'Abysse) plus ils sont fêlés. Légu et Rico ne sont pas les seuls à vouloir comprendre les mystères du gouffre à n'importe quel prix.

Une saga passionnante, donc, même si mon intérêt a quelque peu diminué aux alentours du sixième tome – les protagonistes sont arrivés à un pallier dont je voudrais bien les voir partir, mais ça s'éternise.
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