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Critique de Osmanthe


Très belle découverte pour moi de cet écrivain majeur de la littérature nippone, qui pour n'avoir écrit pratiquement que des nouvelles n'a pas la même notoriété que d'autres japonais en occident. Il a pourtant donné son nom au principal prix littéraire du pays du soleil levant, c'est dire sa stature.
On ne trouvera ici que deux nouvelles extraites du recueil original, histoire de découvrir leur auteur : Engrenage puis la Vie d'un idiot.

Dans Engrenage, le narrateur, écrivain, est perturbé par la vision d'un manteau de pluie, à plusieurs reprises et en plusieurs lieux, alors qu'on vient de lui parler d'un fantôme en manteau de pluie. L'homme est fragile, sa mère était folle, et au fil des pages, on sent qu'il commence à dérailler dans sa solitude urbaine, ayant laissé sa famille à la campagne. Ses nerfs ne tiennent qu'en prenant une batterie de médicaments, il a des visions, des paranoïas. En déambulant, il croise des personnes et voit des choses qui lui sapent toujours plus le moral. Se complaisant dans la solitude, sa santé mentale se dégrade inexorablement...Il se rapproche de la folie et a des tentations suicidaires...

Dans la Vie d'un idiot, la construction se rapproche étonnamment des haïkus. Chaque "paragraphe" titré est un arrêt sur image, d'une situation ou pensée intérieure du narrateur...En quelques mots, tout est dit de sa souffrance. Car lui aussi ne va pas bien, mais alors pas bien du tout. Déprime profonde, approche de la mort par suicide qu'on sent nettement arriver...

Deux superbes textes, sombres, complètement autobiographiques, qui annoncent le suicide...imminent de l'auteur, puisque les textes seront publiés juste après sa mort, à 35 ans.
J'ai été subjugué par la beauté de l'écriture, et le narrateur désemparé est très émouvant.
Des textes à lire et relire...quand on a le moral !
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