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Critique de malaurie


Salwa al Neimi livre un récit poignant qui semble très autobiographique. L'histoire de Hazar, journaliste syrienne, née d'une mère chrétienne et d'un père musulman, ayant quitté Damas pour Paris. L'exil est le sujet de ce récit. Hazar se questionne et nous renvoie ses doutes, son cheminement, en écho à nos interrogations sur l'altérité, l'étranger, la capacité d'une société à accepter l'autre avec tolérance ou indifférence, ou à le rejeter par peur ou par incompréhension.

Comment vivre avec l'idée même de l'exil en tête, que veut dire "être de quelque part" ? Comment Hazar, parmi les siens, exilés ou famille, vit-elle cet exil, qu'en pense-t-elle ? Doit-on toujours penser au retour quand on vit en exil ? N'existe-t-il pas une autre alternative qui permettrait de pouvoir vivre ailleurs, sans se référer à un passé, une histoire familiale ?

Paris est la ville de la libération : "C'est une ville qui ne m'a pas enchaînée. Une ville ville que j'aime et qui ne m'enchaîne pas."

Quitter la Syrie, est-ce un choix ?

J'aime cette écriture, cette indécision, cette volonté. Écriture simple et dépouillée, indécision feutrée et réfléchie, volonté de choisir la liberté malgré tout et toujours avec la vie en point de mire, Salwa al Neimi nous entraîne dans les pas de Hazar, son histoire, famille complexe et fondée sur une double origine, amours et féminité décomplexées. Ce récit s'inscrit dans une actualité brûlante : Syrie en guerre, exil par milliers, France en crise, immigration source d'autant de conflits potentiels. Cette invitation à voir le monde hors les schéma simplistes des dictateurs et des racistes, mais aussi des modèles convenus (on s'exile mais on reste ancré à son point départ) et propose une ouverture vers une acception d'un monde multiculturel et ouvert, vers une liberté choisie et revendiquée.
Lien : http://legenepietlargousier...
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