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Critique de tynn


tynn
16 février 2017
Une vieille libanaise, ancienne libraire et traductrice à ses heures, égrène ses souvenirs dans un monologue décousu, ponctué de références littéraires.

Amoureux de la littérature, ce livre touffu va vous ravir... à moins que le sentiment de noyade dans l'érudition de l'auteur ne vous complique la lecture. Ce qui fut parfois mon cas, confrontée à un certain nombre de livres non lus et de philosophie non comprise.

Il a donc fallu passer outre la frustration de cette inculture.
Les années de lectures de la vieille Aaliya s'intercalent en digressions dans la peinture sociale du Liban, de Beyrouth martyrisé par les combats, de l'état d'esprit de la société et du statut de la femme.
C'est un parcours de solitude choisie dans un quotidien immuable, dans une ville en guerre, sans amour et sans amitié, un isolement comme épouse répudiée, fille mal aimée, soeur maltraitée et harcelée. Comment ne pas chercher refuge dans les mille vies des écrivains ou la perception de toute forme d'art?

Le titre anglais parle de "femme inutile". Aaliya n'a en effet été utile à personne. Son détachement des réalités est pathologique mais propice à l'introspection. Son parcours est chargé de solitude, de pertes, de regrets, de courage, mais aussi et surtout de clairvoyance de la recherche de la beauté, à travers les mots des "autres".

Finalement j'ai aimé sans aimer.
Une lecture sans doute sauvée par le contexte du Liban, par la beauté et la vitalité de l'écriture, et l'esprit piquant de l'auteur qui manie les formules avec poésie et irrévérence mêlées.

Un dernier constat: il faut lire, encore et toujours!

3/5 étoiles
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