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Critique de Valerielle


Quelle belle femme que cette Aaliya Saleh. Complexe, courageuse, solitaire, elle arrive à 72 ans à faire un bilan sans fard de sa vie.
Pas de retour en arrière mais une construction du roman intéressante car Aaliya entraîne le lecteur dans le sillage de ses réflexions sur Beyrouth, sur les guerres qui l'ont déchirées, sur la mentalité des Libanais et des pays voisins. Cette Histoire l'a façonnée, tout comme son histoire familiale.
Mariée à 16 ans à un pauvre type impuissant qui bien sûr va la répudier car elle ne lui a pas donné d'enfants, elle va avoir l'intelligence et l'obstination de ne pas lâcher son appartement, gage de son indépendance, malgré les pressions de ses frères et de sa mère.
On ne sait pas très bien où l'auteur va nous emmener, au gré des pensées sur le quotidien d'une vieille Libanaise, grande lectrice, aux facultés de citations époustouflantes, traductrice originale, portant le poids d'un passé qu'on devine pesant quand elle pense à sa mère, au jeune Ahmad amoureux des livres et futur soldat, mais surtout à cette si chère Hannah.
Ce qui pourrait tourner à des errances, devient une plaisante promenade aux côtés d'Aaliya, qui nous livre souvenirs, confidences et lectures. Sans rancune, avec lucidité, elle accepte sa vie. Des moments forts en émotions nous touchent particulièrement : le lavage des pieds puants et douloureux de sa pauvre mère, l'amitié forte qui l'a liée à Hannah, et la solidarité généreuse de ses trois voisines « sorcières » comme elle les nomme.
Le récit pourrait aussi virer dans la tristesse d'une fin de vie. Il n'en est rien. Aaliya saura avec sagesse accepter ce que la vie luit réserve encore comme ultime rebondissement.
C'est vraiment un beau roman que celui-ci. Riche, dépaysant, profondément humain.
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