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Critique de gavarneur


Bien sûr, tout est dans la tête, mais encore ?
L'ambition des auteurs est de proposer une psychologie de la vie quotidienne, une psychologie de l'action, en particulier de voir comment nous réagissons au stress. Qu'est-ce qui permet le « coping », cette manière de faire face au lieu de se bloquer, de conserver un peu de sérénité dans les situations les plus pénibles ?

Ils ne rejettent pas les trois systèmes les plus utilisés (en 1992*) pour décrire notre comportement :
-La psychanalyse, qui explique les réactions, surtout involontaires, par l'inconscient et le filtre du surmoi.
-Le comportementalisme, pour qui l'environnement dicte nos réponses par un système stimulus-réaction, sans chercher à analyser l'intérieur de la « boite noire » qui produit nos actions.
-Le cognitivisme, selon qui nos actions sont produites en traitant la situation en fonction de schémas préexistants qui nous sont propres.
Mais ils proposent en outre une description de nos fonctionnements en deux catégories : le procédural, pour les cas où une série d'actions est déclenchée et se déroule comme un algorithme, et le déclaratif, non hiérarchique mais associatif, sans prédétermination, mais en réseau. Ces deux modes de fonctionnement peuvent s'enchaîner facilement selon l'évolution de la situation.

Pour un pas du tout expert, le livre est bien clair, avec des exemples bien développés qui permettent de bien suivre et assimiler les idées proposées. C'est une lecture assez facile et intéressante. J'en ressors plus instruit, ayant eu plaisir à réfléchir, mais sans doute pas enrichi de pistes d'amélioration évidentes. Encore que... être capable d'analyser un début de réaction en ces termes pourrait permettre de prendre de la distance et d'éviter quelques erreurs. « L'enjeu pour chacun de nous réside dans notre capacité à modifier suffisamment nos actions pour tenir compte des changements que nous rencontrons sans pour autant abandonner la ligne directrice qui est la nôtre. Nous devons en fait tenir la barre entre deux pôles aussi dangereux l'un que l'autre : le caméléon et le dinosaure (Cf. Philippe Bloch et Ralph Hababon). le caméléon s'adapte si bien à son environnement qu'il en prend la couleur, certaines espèces en adoptent même la forme. C'est ainsi qu'il n'est que par ce qui l'entoure. À l'inverse, le dinosaure, indifférent à son environnement, a vu son espèce disparaître par son incapacité à s'adapter. La grille de lecture que nous proposons donne les clés pour comprendre comment nos actions pourraient nous amener à devenir des dinosaures ou des caméléons et pour éviter cet écueil."

*C'est amusant de repérer ce qui a changé, en particulier dans les objets du quotidien : remplacer la difficulté à trouver une cabine téléphonique (libre) par la facilité d'usage d'un portable a certainement modifié beaucoup nos comportements.
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