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Critique de kielosa


Optimiste, je croyais avoir découvert une nouvelle étoile éblouissante au firmament du thriller scandinave, mais, hélas, je me suis légèrement trompé. Comme condition atténuante je peux bien sûr invoquer qu'il s'agit du premier livre de Rebecka Aldén et que son prochain, auquel la dame de Stockholm, est en train de travailler fébrilement d'ailleurs, sera peut-être fort différent.
L'écrivaine, de son nom complet Rebecka Edgren Aldén, est née, en 1972, près de la capitale suédoise, où elle est rédactrice en chef du magazine populaire "Damernas Värld" (= le monde des femmes). Elle est la mère de 3 charmants enfants.

Le titre de la version originale du roman est le "huitième" péché mortel ("åttonde" = 8ème), aussi bien que la question qui se pose dès le départ automatiquement est : mais en quoi peut donc bien consister ce huitième péché mortel ? Déjà que j'ai des difficultés à me souvenir des 7 existants, même dans le désordre, alors un de plus de ce gabarit m'a fait me creuser la cervelle sans résultat. J'ai dû donner ma langue aux chats, pour employer une expression des de Goncourt "brothers".

À la page 82, l'auteure explique que c'est au cours du 4e siècle de notre ère, que le moine grec Evagrios Ponticus mentionnait dans ses écrits 8 péchés graves et que c'est à peu près 200 ans plus tard que le pape, Saint Grégoire 1er (540-604), en a biffé un. Toutefois, sans spécifier tout de suite lequel. Comme il s'agit d'un livre à suspense, on ne peut évidemment lui donner tort. Par contre, elle rappelle qu'il y a 2 sortes de péchés : les capitaux ou "moralia" en latin et les autres ou "venialia". Pour les lectrices et lecteurs - qui auraient comme moi oublié leurs cours de religion - je rappelle que commettre un péché capital rendait pour un chrétien illusoire le salut. Ses 7 étaient, et sont toujours, dans l'ordre : l'orgueil, l'avarice, l'envie, la colère, la luxure, la gourmandise et la paresse. Je trouve que Thomas d'Aquin (1224-1274), qui préférait le terme "vices" aux péchés cardinaux, avait 1000 fois raison, mais je n'ai nulle prétention théologique.

La 4ème page de couverture s'annonçait pourtant prometteur, tout comme le début. Une femme de l'âge de l'auteure, Nora Lindqvist, a failli mourir en chutant du 9ème étage de l'appartement où elle vivait avec son mari, Frank, lors d'une querelle avec ce dernier. Cet accident a été pour elle LÁ métamorphose de sa vie : si, avant, elle était bête et pleurnicharde, grosse et querelleuse, foncièrement insatisfaite, son passage d'un an à l'hôpital lui a appris que la vie a énormément de positif à offrir, si l'on a une attitude positive dans l'existence. Avec Frank, qu'elle trouve maintenant charmant, elle a 2 gosses, elle se met à écrire des bouquins et donner des conférences d'autocoaching. Tout lui semble "pour le mieux dans le meilleure des mondes possibles" pour citer Voltaire dans Candide. du moins, jusqu'à l'arrivée d'une nouvelle voisine, l'impressionnante Klara.
L'entrée en scène de cette Klara, signifie pour moi l'arrêt de mon petit résumé, puisqu'à partir de ce moment, le nouveau monde de Nora chancelle, avec effet rétroactif, qui plus est.

Si le roman m'a un brin déplu, c'est la faute de Nora, dont les considérations superficielles et vaines à propos de sa tenue, coiffure etc. me l'ont rendue plutôt antipathique. Ses jugements péremptoires des personnes qui l'entourent m'ont tapé sur le système et j'ai failli abandonner la lecture pour revisionner le film "Seven" ou "Sept" de David Fincher avec Brad Pitt et un superbe Morgan Freeman. Un film policier dans lequel un "serial killer" est inspiré par ces 7 péchés capitaux.

Personnellement, je trouve qu'avec ces fameux 7, on en a largement suffisant. Car 8, auxquels s'ajoutent les 10 commandements, cela ferait presque de la haute arithmétique, une épreuve superflue pour notre pauvre mémoire.

D'après mes renseignements de dernière minute, Rebecka Aldén vient juste de publier son 2ème roman "Och blomstren dö". Ma connaissance très approximative du suédois m'empêche de vous traduire ce titre, mais à en juger par la photo de la couverture et le dernier mot de ce titre, qui signifie mort(e), ça a tout l'air d'être une histoire plutôt terrible !

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