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Critique de Cricri08


Petite remarque préliminaire : Jean-Luc Alexandre est le président fondateur de la société Naarea, visant à produire des micro générateurs nucléaires fonctionnant avec des déchets radioactifs de longue durée , sans besoin d'eau pour le refroidissement comme c'est actuellement le cas des réacteurs à eau pressurisée.
Hormis ce parti pris évident, l'essai que je viens de terminer est très intéressant. Il est certain que le problème de la production d'énergie sans émissions de gaz à serre est crucial et que la décarbonation ne peut se faire sans nucléaire. Je n'ai rien contre les énergies renouvelables et la production solaire et éolienne, mais un mix énergétique est indispensable pour assurer une continuité dans la production.
Reste l'épineux problème des déchets que les SMR et AMR (acronymes barbares renvoyant à ces mini-réacteurs) pourraient solutionner.
Une solution miracle et sans inconvénients? Non, évidemment, il fait garder les pieds sur terre. Plusieurs problèmes me semblent être importants à noter. le premier est bien sûr celui de la sûreté de ces installations. Qui va être au pilotage de ces réacteurs? L'auteur souligne plusieurs fois le fait de les mettre à disposition des grandes industries afin de décarboner leur production, mais entend-il aussi dévoluer leur gestion?
Une deuxième question est celle du transport et de la préparation de ces déchets ... où vont se trouver les usines de préparation? Comment réduire le transport au minimum?
Enfin, j'ai une opposition très claire sur le raisonnement de M. Alexandre : celui-ci reste persuadé que la décroissance est une solution erronée et qu'il faut garder une croissance économique forte. Les arguments utilisés me semblent fallacieux : "il faudra bientôt expliquer aux milliards [de personnes sur Terre] qui n'ont pas accès aux biens de première nécessité qu'ils ne doivent pas se révolter contre ceux qui en disposent et qui, d'une certaine manière, leur en auront interdit l'accès."
Ces propos caricaturaux font perdre l'objectif de vue.
Si je reprends les chiffres que l'auteur donne, un Américain utilise 78 754 kWh par an, un Tanzanien 907 ... Est-ce si honteux de penser qu'il serait bon qu'un Américain ou un Européen réduise un peu sa consommation, sans pour autant retourner à un style de vie moyenâgeux, ni en empêchant les Tanzaniens d'améliorer leurs conditions de vie?
Pour conclure, ces réacteurs nouvelle génération sont bien sûr une avancée dans le bon sens, visant à une production plus propre d'énergie, mais le principe de sobriété est indispensable!
Merci à Babelio et aux éditions Hermann pour cette lecture.
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