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Critique de LeScribouillard


"Cinémastock", c'est dans ses trois quarts la parodie bordélique à laquelle nous avait habitué Gotlib ; lassé des énièmes adaptations des grands classiques de la littérature ou des genres mineurs se transformant en une série de stéréotypes, il s'était en effet lancé avec son cobaye Alexis dans une tâche d'une ampleur sans égale : parodier un art tout entier, et le 7e, s'il vous plaît. J'ignore si ces deux tomes firent spécialement plaisir à François Truffault, mais il n'en est pas moins que lui aussi avait tout compris au cinéma.
Et c'est ainsi que sont éradiqués à coups de lasers de l'Étoile de la Mort Tarass Boulba, la gentille petite Sophie et Macbeth, dans un absurde et un comique de répétition joués jusqu'au bout et totalement assumés. Pourtant, le dernier quart reste bien plus surprenant et s'exprime principalement lors de la caricature du "Bossu de Notre-Dame" : si certes les allusions à la zoophilie fusent et que même les chiottes suivent une architecture scrupuleusement gothique, la taille des cases et leur disposition devient, à l'instar des mangas d'aujourd'hui, "cinématographique". Une sorte de montage s'opère, chaque case étant un plan, pour donner des choses à la fois totalement inédites et donnant l'impression de regarder un film, à l'image d'Esméralda sur la potence dont on voit le haut du corps sur une rangée de cases alors qu'elle n'est pas encore pendue, puis pile en-dessous à la bande suivante le bas commençant à l'endroit exact où l'autre dessin s'arrêtait, mais où cette fois elle est tuée : ses pieds flottent, donnant au personnage des allures angéliques démontrant à la fois sa candeur et ironisant sur le destin qu'elle vient de subir.
Certes ici Gotlib et Alexis s'amusent à massacrer le cinéma sur tous ses niveaux ; mais, et alors qu'ils ne réalisent aucun film, ils réussissent à lui apporter de nouvelles techniques inédites qui ne pourront paradoxalement jamais être reproduites sur grand écran.
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