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Critique de belette2911


Il est des lectures qui vous font relativiser et vous dire que vous êtes bien né(e)…

Nojoud est une petite fille comme les autres, sauf qu'elle vit au Yémen et qu'elle n'a pas accès au luxe de nos sociétés, à la nourriture abondante, à l'école obligatoire et que dans sa société, les hommes sont les maîtres, les chefs absolus.

Les femmes, les fillettes vivent dans une société patriarcale et elles doivent obéissance à tout ce qui porte un service trois-pièces : père, mari, frère aîné ou fils aîné.

Dans ce récit, cette petite fille, mariée de force à 10 ans (et prise de force par son mari, alors qu'il avait juré d'attendre sa puberté – ce qui en aurait tout de même un pédophile), va oser demander le divorce, dans une société religieuse, patriarcale, où ce droit n'est pas vraiment reconnu (personne n'ose demander).

Le récit est assez court, en 210 pages, tout est dit, du moins, l'essentiel. Commençant par son arrivée dans le tribunal de Sanaa, capitale du Yémen, le récit reviendra ensuite sur une partie de son enfance, sur les mystères qui ont entouré leur départ de leur petit village, en abandonnant tout, sur les mystères liés à deux de ses soeurs.

On aura la solution à la fin et cela reste abject, le traitement réservé aux femmes, aux filles, aux gamines… Dans cette société, l'honneur est au-dessus de tout (avec la religion) et ma foi, ils placent leur honneur bizarrement, faisant des victimes des coupables, comme souvent (on fait de même chez nous).

Le récit est assez facile à lire, on sent bien que c'est celui d'une gamine, les termes sont simples, la petite Nojoud ne connaissant rien du monde qui l'entoure, ni du monde des adultes, ni de toutes les règles qui le régissent.

Sans verser dans le pathos ou le larmoyant, elle explique simplement ce qui est arrivé et même sans les détails, on comprend bien son incompréhension, sa honte et sa douleur, lorsque son mari de plus de 30 ans, viendra s'affaler sur elle, prenant ce qu'il estime être son droit, sans que les femmes présentent sur les lieux n'interviennent.

C'est toujours ce qui est le plus terrible : les femmes n'ayant rien à dire, elles n'osent pas élever la voix, s'interposer, mettre fin à certaines pratiques, sans compter celles qui s'en foutent et qui partent du principe que puisqu'elles y ont eu droit, les suivantes y auront droit aussi, reproduisant ces pratiques d'un autre âge.

Ce récit est celui d'un témoignage fort, celui du courage aussi. Ce courage dont la petite Nojoud a dû faire preuve pour oser entrer dans un tribunal et d'adresser à un juge. Mabrouk (*) à ces hommes qui l'ont écoutée et qui l'ont aidé.

Un récit autobiographique facile à lire, malgré le sujet traité…

(*) mabrouk : félicitations

Lien : https://thecanniballecteur.w..
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