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Critique de remm
Autant le premier tome m'a surtout plu esthétiquement, autant ce deuxième tome a été un régal tant visuel que littéraire. Les personnages prennent en profondeur et leurs relations sont subtiles et touchantes. Séraphin, le personnage principal, et le prince – qu'on voit finalement très peu, sont en quelque sorte les deux faces d'une même pièce. Leurs dilemmes, les épreuves auxquelles ils sont confrontés et la manière dont chacun y fait face sont bouleversants.
Le père est tout sauf caricatural, scientifique reconnu aux jugements pondérés, il est incontestablement une figure d'autorité à la carrure héroïque – sa blessure, qui le rend boiteux, accentue paradoxalement sa prestance. Il est toutefois, comme de nombreux pères de fiction, aveuglé par son attachement à son fils et son désir de protéger les enfants.
Le personnage féminin (dont j'ai oublié le nom) est elle-aussi parfaitement développée, elle est forte sans que cela ait l'air forcé, sans que cela ait seulement l'air d'une note d'intention de la part de l'auteur. L'ambiguïté de sa relation avec Séraphin, entre amitié franche, projection oedipienne et jeu romantique, rend leur aventure touchante et noble. Seul Hans, le demi-frère, reste sous-exploité et cantonné au rôle inintéressant de petit comique de service.
Esthétiquement, l'auteur parvient à dépasser le premier tome que j'avais déjà trouvé sublime ; on quitte les décors forestiers des châteaux bavarois pour un désert de glace et de reliefs absurdes sur la face cachée de la lune.
Une véritable poésie se dégage de ces décors impressionnants, hors du temps et de l'espace, où l'auteur peut se permettre de s'exprimer en toute liberté, pour le plus grand plaisir de nos rétines. L'action en devient parfois difficilement lisible - notamment lorsque les personnages interagissent avec ces surfaces éthéréennes invisibles, mais on comprend vite que le propos n'est pas là et que l'ambition de l'auteur est ailleurs, toute autre. La planche de la fin, lorsque le château des étoiles s'élève et emporte le prince dans un autre monde où toutes nos perceptions humaines seront bouleversées, est absolument magnifique.
Une belle et surprenante découverte !
Le père est tout sauf caricatural, scientifique reconnu aux jugements pondérés, il est incontestablement une figure d'autorité à la carrure héroïque – sa blessure, qui le rend boiteux, accentue paradoxalement sa prestance. Il est toutefois, comme de nombreux pères de fiction, aveuglé par son attachement à son fils et son désir de protéger les enfants.
Le personnage féminin (dont j'ai oublié le nom) est elle-aussi parfaitement développée, elle est forte sans que cela ait l'air forcé, sans que cela ait seulement l'air d'une note d'intention de la part de l'auteur. L'ambiguïté de sa relation avec Séraphin, entre amitié franche, projection oedipienne et jeu romantique, rend leur aventure touchante et noble. Seul Hans, le demi-frère, reste sous-exploité et cantonné au rôle inintéressant de petit comique de service.
Esthétiquement, l'auteur parvient à dépasser le premier tome que j'avais déjà trouvé sublime ; on quitte les décors forestiers des châteaux bavarois pour un désert de glace et de reliefs absurdes sur la face cachée de la lune.
Une véritable poésie se dégage de ces décors impressionnants, hors du temps et de l'espace, où l'auteur peut se permettre de s'exprimer en toute liberté, pour le plus grand plaisir de nos rétines. L'action en devient parfois difficilement lisible - notamment lorsque les personnages interagissent avec ces surfaces éthéréennes invisibles, mais on comprend vite que le propos n'est pas là et que l'ambition de l'auteur est ailleurs, toute autre. La planche de la fin, lorsque le château des étoiles s'élève et emporte le prince dans un autre monde où toutes nos perceptions humaines seront bouleversées, est absolument magnifique.
Une belle et surprenante découverte !
