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Critique de JBLM


Texte fondamental pour la littérature européenne et dans l'imaginaire chrétien, la Divine comédie est une représentation de l'au-delà, visité par Dante lui-même pour annoncer aux vivants les châtiments où les béatitudes qui les attendent selon leurs actes. Guidé par des figures objectivement ou personnellement significatives, il élabore une description où s'entrecroisent les épanchements lyriques, les manifestations d'amour courtois, les disputes théologiques et les appréciations historiques et contemporaines au contexte d'écriture.
J'ai particulièrement apprécié les allusions aux figures de l'histoire italienne, à une époque où la controverse sur le partage des prérogatives entre pouvoirs temporel et spirituel suscite, certes, une société extrêmement violente, mais aussi une réflexion très actuelle sur le libre-arbitre. On est très loin du Moyen-Âge de grosses brutes sectaires abrutis par les clercs, où la justice se rend à coups de masse d'armes. L'oeuvre s'inscrit au contraire dans une dimension européenne, même si l'Italie et Florence sont privilégiées, où le raffinement et la philosophie imprègnent les gestes, les arts et les rapports humains, et où le pouvoir, fut-il celui du pape, s'expose aux plus acerbes critiques.
On comprend à la lecture pourquoi l'Enfer est la plus connue des trois parties. C'est la plus imagée et la plus féconde en récits digressifs à la faveur des confessions des damnés sur leur vie mortelle, à quoi s'ajoute sans doute une fascination morbide pour la nature des châtiments par catégorie de péché. le Purgatoire et le Paradis mobilisent beaucoup plus le procédé de la métaphore dans la description, ainsi que le développement théologique, de sorte que la maîtrise des préceptes chrétiens et de son imagerie devient une condition indispensable à la compréhension.
Sans surprise, le lecteur contemporain ne pourra pas apprécier l'oeuvre brute, où s'enchaînent densément les périphrases et les doubles sens. Il est nécessaire de disposer d'un ouvrage doté d'un solide dossier de notes, presque aussi long que l'oeuvre elle-même chez moi.
Je me souviendrai de cette lecture, mais une ou deux supplémentaires, ainsi qu'un peu plus de culture générale, seront nécessaires pour vraiment comprendre certains passages.
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