Nous y avons vécu comme des rats avec la population, dans des sous-sols ou dans des maisons sans toit, à quelques heures de notre confort parisien.
En hiver, j'ai tellement ressenti le froid intense et l'humidité que mes os ont eu longtemps gardé la mémoire.
Mais comment oser se plaindre en regardant vivre ces gens qui n'avait d'autres choix que de rester piégés dans ce cauchemar ?
Chercher l'information est souvent un défi ou se mêlent la peur et l'adrénaline.
Certains plans, que nous sommes seuls à avoir vus, peuvent hanter notre sommeil.
Nous les reporter nous ne faisons que passer et nous choisissons d'aller dans ces univers. C'est loin d'être le cas des populations prisonnières de guerres qu'elles subissent en silence.
Quand je rentre de mission, j'éprouve l'étrange impression, qui peut durer plusieurs semaines, de flotter. Après ce que j'ai vu, les familles décimées, les blessés, les enfants au ventre ballonné par la faim, les morts dans la rue...
Le courage est indissociable d'un acte raisonnable, sinon ce n'est que de l'orgueil et de la démesure. On a alors affaire a des fous ou à des kamikazes. Chacun a ses parades. Chacun ses parades.
Fais ton boulot, le pays est en train de basculer, c'est maintenant que cela se passe, on s'en fout que tes tympans soient explosés, on s'en fout que ton œil gauche, celui qui n'est pas protégé par le viseur, soit rempli de poussière, on verra ça plus tard.
Chacun a sa propre façon de maitriser son angoisse.
Nous y avons vécu comme des rats avec la population, dans des sous-sols ou dans des maisons sans toit, à quelques heures de notre confort parisien.
En hiver j'ai tellement ressenti le froid intense et l'humidité que mes os eu ont longtemps gardé la mémoire.
Mais comment oser se plaindre en regardant vivre ces gens qui n'avait d'autres choix que de rester piégés dans ce cauchemar ?