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Critique de Bibliotekana


Merci tout d'abord à Babelio pour son opération Masse Critique et aux éditions Buchet-Chastel pour l'envoi du livre.

C'est l'histoire d'un couple qui veut s'affranchir des préjugés, des clichés et souhaitent que l'égalité triomphe en tout point. Leur enfant choisira donc son genre ; son sexe et tout ce qu'il engendre ne lui sera révélé que tardivement. Il s'appellera Dominique, prénom parfaitement unisexe.
Parler devant cet enfant sera difficile car il faudra éviter les termes qui se masculinisent ou féminisent.
On rentre peu à peu dans cette famille où la figure féminine est surreprésentée, avec la grand-mère Knitty (infatigable tricoteuse d'où le surnom), la mère Lily (effacée, à cause d'une mauvaise relation avec sa fille) et la fille, France (et son mari Gabriel), mère de Dominique.
L'enfant est materné, il est dans un cocon ultra fermé, sort peu, ne va pas à l'école. Ce sont ses parents qui l'éduquent de A à Z, afin de lui inculquer l'égalité, la diversité et la tolérance et tout ça sans jamais lui révéler son sexe ! Mais Knitty aimerait que Dominique se confronte au monde extérieur et pose ainsi les questions sur cette partie si importante et constituante de soi qu'on lui cache. C'est lors d'un voyage en Angleterre que l'enfant va prendre conscience de son sexe, de celui des autres. Selon certains, il est pris pour une fille, pour d'autres, c'est un garçon (un « pédé » même…).
Alors Dominique va savoir qui il/elle est vraiment….
Malgré tout, on ne saura le sexe qu'à la lecture du dernier paragraphe !!! Beau suspense.

Le livre m'a fait sourire, j'ai trouvé l'idée pleine de bon sens. C'est vrai que les stéréotypes, les clichés et le sexisme nous gâchent la vie, et il serait bien salutaire de s'en dégager. Je salue l'auteur qui a su utiliser des mots neutres pour désigner Dominique (le contraire de moi, qui ai beaucoup mis « il », mais il faut y voir le masculin qui l'emporte, ne pensez pas que j'ai dévoilé le sexe de l'enfant…). C'est le surnom que lui a donné Knitty l'anglaise qui l'emporte souvent : « sweet angel ». Les anges n'ont pas de sexe, c'est vrai…

Malgré ce plaisir de lecture, je m'attendais à plus de confrontation avec le monde extérieur (la grande première moitié du livre est presque un huis-clos dans la demeure familiale surnommée Picpusbis).
Je m'attendais à plus de réflexions de l'enfant, le suivant sur plus d'années. Pour moi le sujet n'est traité que superficiellement, pas assez en profondeur.
La fin permet de tirer des leçons intéressantes cependant, comme le roman dans son intégralité d'ailleurs, puisqu'on a le point de vue des parents qui décident de taire le sexe de leur enfant mais aussi de Lily et Knitty, qui apportent des arguments contre. Est-ce possible de vivre « sans » sexe ? Les stéréotypes ont la vie dure, comme les rôles distribués selon le genre. Et est-ce mieux d'être « unisexe » ? Ne faut-il pas assumer son genre quitte à aller à l'encontre des clichés mais au moins dire clairement je suis une fille ou je suis un garçon ?
Voilà, ce livre m'a posé plein de questions, et c'est aussi bien, malgré la petite frustration du roman. Car il est aussi important qu'un livre questionne lorsqu'on le referme. Alors le pari est gagné pour Cookie Allez, qui avait piqué ma curiosité avec le sujet et qui continue à me faire réfléchir après.
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