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Critique de hubertguillaud


Le concours s'est-il imposé comme le mode de reconnaissance du mérite des individus dans un monde de compétition globalisée ? C'est la thèse que défendait en 2017 la sociologue Annabelle Allouch (@annabellallouch) dans La société du concours : l'empire des classements scolaires, Seuil, “La République des Idées”. Dans cette belle analyse du concours, comme forme radicale de sélection qui préserve la reproduction sociale, la sociologue replace le concours dans la longue évolution des formes sélectives. Elle rappelle que le développement du concours est lié au développement de la puissance publique. Si son usage tend à s'étendre, c'est qu'il a longtemps été une réponse efficace à l'augmentation des effectifs scolaires. Reste à savoir s'il est toujours une “épreuve démocratique d'évaluation individuelle” ou un meilleur mode de contrôle des élites sur les recrutements tout en disséminant une culture de l'émulation à tous les niveaux sociaux. Mais surtout, explique-t-elle, les épreuves de sélection restent et demeurent des leviers de régulation des flux scolaires, d'autant plus nécessaires à mesure que les effectifs augmentent, comme c'est le cas dans l'enseignement supérieur. Pour Allouch, il faut lire les incessantes évolutions des modalités de concours comme des moyens pour mieux optimiser le flux d'élèves, pour mieux trier, pour toujours mieux organiser et affiner le tri social et notamment l'exclusion des moins pourvus. le concours projette une feinte égalité qui le rend acceptable, tout en maintenant le principe des capacités scolaires comme socle du recrutement, perpétuant le poids des héritages, c'est-à-dire celui de l'origine sociale que le système scolaire n'arrive pas à défaire.
Lien : https://hubertguillaud.wordp..
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