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EAN : 9782021350258
128 pages
Seuil (07/09/2017)
3.33/5   3 notes
Résumé :
Que ce soit à Polytechnique ou dans l'émission " Top Chef ", le concours s'est imposé comme la principale mesure du mérite individuel. Avec ses méthodes : épreuves, jury, hiérarchie. Et avec ses corollaires : compétition, stress, inégalités en tous genres. De l'ENA à Oxford en passant par le Gao Kao chinois, ce mode de classement ne cesse de favoriser la reproduction sociale. Pourtant, il s'est diffusé à de nouveaux espaces, bien au-delà des grandes écoles. Pour rép... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (2) Ajouter une critique
Ce petit essai sociologique d'Annabelle Allouch a retenu mon attention du fait de mon parcours académique : classe prépa puis d'un concours de la fonction publique (catégorie A). Comme je pratique l'autocritique, sport masochiste, à haut niveau, je l'ai emprunté. Cet essai dont la thèse (le concours est un système inégalitaire) est plutôt évidente (la méritocratie n'existe pas vraiment, et mieux vaut être riche en bonne santé que pauvre et malade) se lit facilement.
Son sujet est proche du diplôme, dont on parle davantage, et il comble un vide académique. à noter qu'il est question avant tout des concours académiques ou professionnels, de haut niveau, même si des concours de plus bas niveau ou non scolaire (ex. à la télé) sont parfois abordés pour les besoins d'une argumentation. Il est question de la France, des USA, et de la Grande Bretagne, et de la Chine (le Kao Gao), et des problématiques d'évolutions (les concours trop académiques sont jugés ringards, les social skills comptent de plus en plus). Ainsi sont abordées des notions utiles à connaître pour l'épreuve de Culture G de mon concours :P comme l'égalité de traitement, l'impartialité, la moralisation de la vie publique, la massification scolaire. En faisant le choix de ne pas parler du concours comme d'une spécificité française. Je trouve d'ailleurs la partie historique un peu brève, les Jésuites par exemple et leur système complexe de classement sont expédiés (et comme le livre est court, ç'aurait été faisable).

Le concours y est qualifié de fait social total (Mauss). La sélection bureaucratique tend à remplacer l'élection démocratique. L'agôn et l'émulation, critiquables, ont elles des alternatives ? Les solutions proposés ne sont pas purement et simplement de supprimer le concours, mais de valoriser l'enseignement (dans enseignant chercheur, il y a enseignant !), d'augmenter le suivi, de recruter du personnel administratif à l'université, de diversifier le jury... Des solutions réalistes, en somme. Et une solution ne relevant pas des politiques publiques : "changer les mentalités" et faire du concours une méthode comme une autre. le livre n'aborde pas le concours en Afrique, par exemple (si vous êtes sociologue, vous savez ce qu'il vous reste à faire).

Alors, que dire ? Un ouvrage clair, antiélitiste, mais pas révolutionnaire (dans le sens littéral). Je ne renoncerai pas à mon concours de la FP, j'ai tiré des choses de ce livre, qui prend du recul et comprend qu'un simple changement d'épreuve n'est pas suffisant.
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Le concours s'est-il imposé comme le mode de reconnaissance du mérite des individus dans un monde de compétition globalisée ? C'est la thèse que défendait en 2017 la sociologue Annabelle Allouch (@annabellallouch) dans La société du concours : l'empire des classements scolaires, Seuil, “La République des Idées”. Dans cette belle analyse du concours, comme forme radicale de sélection qui préserve la reproduction sociale, la sociologue replace le concours dans la longue évolution des formes sélectives. Elle rappelle que le développement du concours est lié au développement de la puissance publique. Si son usage tend à s'étendre, c'est qu'il a longtemps été une réponse efficace à l'augmentation des effectifs scolaires. Reste à savoir s'il est toujours une “épreuve démocratique d'évaluation individuelle” ou un meilleur mode de contrôle des élites sur les recrutements tout en disséminant une culture de l'émulation à tous les niveaux sociaux. Mais surtout, explique-t-elle, les épreuves de sélection restent et demeurent des leviers de régulation des flux scolaires, d'autant plus nécessaires à mesure que les effectifs augmentent, comme c'est le cas dans l'enseignement supérieur. Pour Allouch, il faut lire les incessantes évolutions des modalités de concours comme des moyens pour mieux optimiser le flux d'élèves, pour mieux trier, pour toujours mieux organiser et affiner le tri social et notamment l'exclusion des moins pourvus. le concours projette une feinte égalité qui le rend acceptable, tout en maintenant le principe des capacités scolaires comme socle du recrutement, perpétuant le poids des héritages, c'est-à-dire celui de l'origine sociale que le système scolaire n'arrive pas à défaire.
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Citations et extraits (2) Ajouter une citation
Dans un système éducatif qui valorise la sélection et le classement scolaire, le concours est un débouché naturel de la course, même s'il favorise - par les qualités qu'il identifie - autant les dispositions sociales que les dispositions scolaires.
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Le lecteur averti objectera qu'il n'y a rien de commun entre les missions allouées à l'agrégation française, au Gao Kao et aux procédures de recrutement d'un BTS audiovisuel, qui relèvent d'objectifs différents d'un point de vue tant social que professionnel. En fait, ces modes de recrutement partagent de nombreuses similitudes : ils reposent sur un ensemble de gestes et de techniques communs qui fondent, dans de nombreux pays, "l'acte de sélectionner".
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Videos de Annabelle Allouch (2) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Annabelle Allouch
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Invités : Réjane Sénac, Directrice de recherche CNRS au CEVIPOF | Jean Birnbaum, Journaliste pour le Monde et essayiste | Julie Martinez, Avocate, rapporteure générale de la Commission France Positive | Chloé Gerbier, Co-présidente de l'association Terres de luttes | Jérémie Peltier, Directeur des Études de la Fondation Jean-Jaurès | Gaspard Koenig, Philosophe et fondateur du mouvement "Simple" | Nathalie Loiseau, Députée européenne | David Djaïz, Essayiste et enseignant à Sciences Po | Annabelle Allouch, Sociologue | Daniel Truong Loï, Professeur agrégé de philosophie
Modération : Quentin Lafay et François Saltiel
Pour plus d'informations, rendez-vous sur notre site : https://www.etmaintenant-lefestival.fr/agenda/battle-des-mots
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