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Critique de christinebeausson


Un miroir … une surface réfléchissante.
Un miroir … pour se voir.
Un miroir … pour voir les âmes disparues.
Vous avez le choix entre ces trois définitions … choisissez celle qui vous plaira ou inventez en une autre … c'est comme il vous plaira.
Dans ce superbe roman il est une maison qui cache son passé … alors difficile d'imaginer y placer un miroir … cette maison qui cherche à disparaître pour que le passe s'efface ne peut pas se permettre d'y faire entrer les souvenirs.
Une région la Bohême (1), plus précisément dans les Sudètes (2), lieux chargés d'une histoire de colonisation, de germanisation, avec les peuples tchèques et allemands qui longtemps ont vécu ensemble, solidaires avec même des échanges d'enfants parmi la population pauvre, permettant d'apprendre une seconde langue, et qui lors de la montée du fascisme se sont retrouvés ennemis.
C'est très bien écrit, les secrets sont dévoilés au compte-goutte mais le passé ne peut remonter à la surface que tranquillement si on veut pouvoir l'assimiler.
C'est passionnant, l'histoire douloureuse d'un conflit qui est resté très longtemps dissimulé mais les secrets cachés ne peuvent éternellement rester dissimulés.
C'est un roman qui délicatement nous instruit et nous permet de faire ressurgir de notre mémoire cet épisode douloureux de notre histoire (3).

(1)
La Bohême est une région historique d'Europe centrale, actuellement l'une des composantes de la Tchéquie avec la Moravie et une petite fraction de la Silésie. Elle tire son nom français des Celtes, boïens et du germanique, heim.

(2)
La région des Sudètes est une région géographique de la Tchéquie, d'environ 28 500 km2, devenue historique à partir des revendications en 1918 de l'Autriche allemande, reprises après 1938 par le troisième reich. Initialement, le terme « sudètes » désignait les zones à majorité germanophone de Bohème puis, à mesure que se précisaient les prétentions nazies contre la première république tchécoslovaque, le sens du mot a été élargi à l'ensemble des zones à majorité germanophone de la partie tchèque du pays, en Bohème, mais aussi en Moravie et Silésie.

(3)
Le matin du 21 mai 1942, Reinhard Heydrich, Reichsprotektor et chef du Bureau principal de sécurité du Reich, est attaqué à Prague par des résistants tchèques. Il succombe à ses blessures quelques jours plus tard. En représailles, le 10 juin, des soldats allemands encerclent Lidice, un petit village de Bohème, fusillent tous les hommes et les enterrent dans un charnier. le village est brûlé et rasé, afin d'effacer toute trace de son existence. Les soldats rassemblent ensuite toutes les femmes et les enfants du village et les conduisent dans une école à Kladno. Deux enfants sont immédiatement sélectionnés comme aptes à la germanisation. Sept autres enfants sont jugés germanisables en Pologne, et le reste des femmes et des enfants est déporté dans des camps de concentration. Les neuf enfants sont transférés par les autorités nazies dans un Lebensborn à Puschkau, près de Poznan. Maria Hanfová, âgée alors de 12 ans, témoignera plus tard au procès de Nuremberg qu'à Puschkau les enfants apprenaient à parler allemand et étaient battus ou privés de nourriture s'ils parlaient tchèque. Elle change deux fois de nom : d'abord Maria Hanff, puis Marga Richter.
Sur les 105 enfants de Lidice, seuls 17 survécurent à la tragédie – 82 furent gazés à Chelmno peu après le massacre de 1942 . Mais, immédiatement après la guerre, le sort des 105 enfants demeure un mystère. Les autorités publiques tchèques et l'opinion publique espèrent que les enfants sont restés cachés en Allemagne et qu'ils seront restitués à la nation tchèque. Peu après la libération de la Tchécoslovaquie par les forces soviétiques en mai 1945, le gouvernement tchécoslovaque lance une campagne de grande envergure pour retrouver et rapatrier les enfants de Lidice, ainsi que les milliers d'enfants tchèques qui auraient été enlevés par les nazis durant la Seconde Guerre mondiale pour être germanisés.
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