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Critique de gerardmuller



35 morts/ Sergio Alvarez
Dès la première ligne, on est dans l'action. A fond ! Mais vite cette lecture peut devenir un pensum redoutable : il faut du souffle pour aller au bas des pages ; aucun paragraphe pour se reposer ! Aucun retour à la ligne : tout est raconté à la suite, les dialogues mêlés au reste de la narration faite par nos héros dans un style ciselé au scalpel. C'est assez spécial et il faut s'y faire ! Je suis allé jusqu'au bout… 440 pages de bruit et de fureur, de morts, de révolution, de violence, de corruption, alcool et drogue à la clef : un portrait de la Colombie par Sergio Alvarez, grand humoriste au coeur sensible. Tout cela quelque peu tourné en dérision. C'est spécial et on peut aimer. En tout cas, il y a de l'action et beaucoup de personnages, si bien que l'on s'y perd parfois un peu .
« La Colombie est un pays hypocrite où les militaires ont toujours préféré gouverner dans l'ombre. » Voilà pour le cadre politique.
« Dans ce pays, celui qui n'a pas tué ou fait tuer quelqu'un n'avance pas. » Voilà pour l'ambiance !
Et pas un moment de répit dans ce roman. Entre militants politiques, mafieux, flics et narcotrafiquants, c'est la guerre perpétuelle. Nos héros qui racontent leur histoire avec leurs mots vont être ballotés à travers une violence inouïe : le héros principal, orphelin de sa mère dès sa naissance, recueilli par un vague oncle, va tenter de survivre par tous les moyens.
Une foule de personnages aux agissements souvent instinctifs apparaissent au cours du récit haletant, les uns voulant faire la révolution entre deux pétards, comme si c'était un jeu, les autres se succédant pour raconter l'histoire au cours de laquelle un érotisme « moyen » vient par moment apporter une note plus gaie. On tue et on « baise » allégrement tout au long de ces pages.
Et puis finalement, ils la font cette révolution. La rédemption, toute provisoire, viendra au cours d'un séjour dans un ashram où un gourou hindou va initier ceux qui sont prêts. Mais cela ne dure qu'un temps.
On découvre dans cette tornade verbale et ce tourbillon de vie une humanité déshumanisée où tous les vices se trouvent confrontés dans un climat d'insécurité totale.
La devise de chacun est du genre : profite du jour présent, car demain tu seras sûrement mort. Et des morts, il y en a pléthore.
Alors, allez-y, lancez vous dans ce roman et donnez votre avis.

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