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Critique de docline


L'époque : les années 30
Le lieu : le très sec Nordeste brésilien, en particulier la « caatinga » épineuse.
Les protagonistes : les paysans sans terre, exploités par de riches propriétaires carrément esclavagistes car la structure foncière au Brésil fait des paysans la catégorie la plus exploitée .
(De plus, les grands propriétaires ont une tradition de vol de terres et de crimes de toutes sortes contre les populations – cela continue hélas principalement en Amazonie depuis quelques décénnies)

1ère partie (la plus longue) : nous suivons une famille contrainte d'émigrer , ce qui implique de traverser l'aride sertão , de trouver une place pour traverser le fleuve, d'avoir le feu vert des autorités médicales pour pouvoir prendre le train, dans l'espoir d'aller grossir les favelas de Sao Paulo .
Peu survivent à ce voyage. (toute la famille s'en va ; Les 3 fils ainés sont déjà parti volontairement, depuis un moment)
La seconde partie (qui pourrait se lire séparément) raconte la vie de « Zé Tonnerre », l'un des fils qui était entré dans une bande de Cangaceiros, ces légendaires bandits itinérants sévissant dans le Nordeste jusqu'au milieu du XXè siècle. Il va croiser (le temps d'une balle de fusil) son frère qui était entré dans la police, dont la mission était d'éradiquer les cangaceiros ET les « béatos », ces illuminés errant dans le sertão en annonçant la fin du monde, et que suivaient des centaines voire des milliers de paysans pauvres .
La troisième partie (je l'ai trouvée moins intéressante) s'intéresse au destin du fils aîné devenu soldat ET militant du parti communiste.
La quatrième partie est toute courte, le petit fils qui n'est pas décédé dans la première partie va suivre le chemin de son oncle et la voie de la lutte politique.
La dernière phrase : « Les germes de douleur et de révolte avaient grandi dans cette terre rougie de sang, dans cette terre de famine. le temps de la récolte était venu. »
(Pauvre Jorge Amado, il n'avait pas prévu en 1946 que tout allait s'aggraver encore, jusqu'à ce qu'un Bolsonaro vienne anéantir les quelques droits que la paysannerie brésilienne avait réussi à conquérir...).

Comme bilan, je dirais que je recommande ce livre pour son aspect documentaire, pour sa lecture agréable, mais en prévenant qu'il y a un aspect tout à fait frustrant qui est que l'auteur laisse tomber des personnages (surtout féminins) dont le sort intéressait pourtant le lecteur.
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