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Critique de jostein


Chentaramai, Châyâ, Cempakam et Chentiru, quatre femmes à des époques différentes de la vie.
La première est très jeune et elle est invitée à une journée commémorative du poète Muttukumaran, ce père qu'elle a peu connu mais qu'elle découvre par le récit de sa mère. Cette première nouvelle érige le portrait de l'homme indien, soucieux d'être celui qui est reconnu au détriment de l'épouse. Cette domination est plus ou moins violente mais souvent sournoise.
Châyâ est une jeune épouse, mère d'un jeune enfant. Brimée par la pingrerie excessive de son mari, elle courbe le dos et édicte silencieusement des lois contre les hommes. Son mariage avait été arrangé par sa famille. Enfin surtout son père, car sa mère n'était jamais consultée pour les décisions de la famille. Timidement, Châyâ tente de braver les décisions abusives de son mari jusqu'à penser au divorce, » pensée interdite aux femmes hindoues depuis des temps immémoriaux. »
Cempakam, mariée par amour au fils de son maître de chant, Ayya, s'efface pourtant devant lui. Elle a toutefois bien plus de talent que lui et Ayya lui a toujours assuré. Douce et intelligente, parviendra-t-elle à imposer son talent.
Enfin, Chentiru est une femme mature qui ressent le besoin de s'isoler, de se ressourcer dans la forêt loin de son mari. Celui-ci la soutient dans la gestion de leur entreprise commune mais elle est souvent écartée par les autres administrateurs. » le jour est venu de réécrire nos épopées. » Dans sa maison forestière, elle écrit donc son histoire proche de celle de Sîta, l'épouse de Râmâ.
Si ces quatre femmes sont proches des « pativrata » : « épouse modèle, entièrement dévouée à son mari qu'elle considère comme son seigneur » ( oui, ils ont même un mot pour désigner cet état), elles sont par contre intelligentes, éduquées et un peu rebelles.
Ambai, en illustrant la condition de la femme hindoue, ne dresse pas un portrait sombre des hommes. Les pères ( comme Ayya) sont parfois très compréhensifs et les maris ne sont pas tous obtus. Par contre, il est clair que la femme doit se battre pour s'imposer dans le couple et la société.
Ces nouvelles sont toutes bercées par la culture tamoule, notamment avec la poésie et surtout la musique carnatique. La dernière nouvelle nous permet de retrouver quelques épisodes du Râmâyana.
Le style de l'auteur est d'une grande pureté. Et si le lecteur peut se perdre avec les termes étrangers, un glossaire en fin de livre permet de mieux comprendre les références.
A découvrir.
Lien : https://surlaroutedejostein...
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