Le premier texte : «un travail du noir» : savoir que c'est là, présence devinée, recherchée, appel entendu, à côté de la femme aimée, des enfants - avancer dans cette quête, le souffle retenu, haché par le texte qui progresse en groupe de mots attentifs – et, avec crainte, depuis l'obscur, aller vers cette lumière, tenter de connaître, de saisir. le calme qui vient avec le jour, la présence qui se devine, indistincte encore et que le jour efface, mais qui s'approche, qui va émerger, depuis les profondeurs de l'histoire humaine, des recherches des hommes de toujours, en accouchement/éloignement. Et les mots, toujours, dans la quête. C'est tendu et très beau.
Le second : « l'air » : brèves strophes entre des textes avec cette même écriture haletante : l'air entre « je » et toi l'enfant, l'air respiré, l'air et la solitude, l'air qui sépare, ce peu d'air entre nous.
Le troisième «
la tendresse » : comme « un travail au noir » longs paragraphes-chapitres, lyrisme tendu, mots pressés et plages de bonheur : garder l'enfance de l'enfant, les instants (et c'est plus que ça, un besoin impérieux, tendresse et altérité, abolir ce qui fut maladroit, retrouver l'immédiateté de
la tendresse qui est chose immense, ce qui est entre le « je » et le, puis les, fils, à ce moment de leur fragilité et différence – et le souvenir du père