AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Citations sur La tendresse (10)

j’ai tracé des lettres, des mots, une phrase comme un fil traversant ma mémoire, remontant jusqu’à cette main solitaire crispée, entrouverte, crispée encore, pulsation lente que je sens maintenant sous mes doigts, coulée obscure, irrésistible, je plonge mon visage dans l’encre, les mots sont étincelles, lunules dansantes, filaments, fissures, sillons dans la nuit étroite, crépitement encore, suif ou résine, éclat soudain et la main s’ouvre, immobile, sur la paroi rouge, elle monte, est-ce la tienne, je vais la toucher mais le jour une fois de plus efface ton vertige,
Commenter  J’apprécie          80
j’essaie d’être ce mystère en vous qui ne sait pas, qui en sait plus que moi, le vent s’est mis à souffler, une porte claque, vous riez, vous criez, maintenant nous marchons sur le rivage cherchant pierre blanches, coquillages, ovales laiteux et leur spirale brune, l’écume scintille, chaque vague recouvre, découvre le sable, trésors étincelants, vertige du regard, la mer est d’un bleu plombé piqué d’éclairs, le talon s’enfonce, rien d’autre que ce rythme lent de la marche, bruissement, billes dés, billes, un pas encore, et soudain, le miracle recommencé,
Commenter  J’apprécie          40
les voix des vivants qui semblent désigner le lieu de ta venue, t’appeler comme je t’appelle dans l’obscure marée de la phrase, comment continuer avec ce poids mort des heures qui te recouvrent et qu’il est dur de les repousser, tenter d’être ton rythme d’eau, ne pas me perdre dans l’encre de ton signe au matin avec la neige légère sur la grisaille des murs quand je voudrais que mes mots soient comme les flocons, lents et rapides à la fois, révélant en la couvrant ton absence si proche, je suis seul à présent sous la clarté pâle de la fenêtre secouant mon stylo à en tacher la page, combien de minutes pourrai-je encore tenir le fil, remonter peu à peu vers toi, quelle image viendra soudain déranger l’ordre de la phrase, au moment du plus grand abandon,
Commenter  J’apprécie          30
il est cinq heures midi ou huit heures, ton pied se lève, se pose lourdement, tu chancelles, tu ne tombe pas, des millénaires marchent avec toi, des hordes titubantes, jambes torses talons lourds traînant dans la poussière, j'entends leur piétinement de foules innombrables, je vois des dos, des têtes dans le soleil couchant, leurs cheveux brûlent comme ton profil sur la vitre, l'heure est une fleur rouge qui s'ouvre et tu en es le centre,
Commenter  J’apprécie          10
Tu n’as pas de visage et sans doute est-ce pourquoi mes mots s’en vont vers toi cherchant à cerner l’ombre que tu es, un chien aboie, des voix parlent, le silence est toujours si fragile, cette solitude où pour la première fois tu viens au monde, où peut-être tu pourras aussi, je ne te connais pas, tu n’es rien que l’obscur de ma phrase, cet appel soudain, au volant, conduisant sur une route en pente, le soleil à gauche éclairait les collines et j’ai su que de quelque façon tu devais exister, ombres, visage négatif, tu étais là sans corps, sans nom en moi ce présent [...] Je regarde la femme que j’aime [...] mais c’est toi qui parles maintenant, le sang, la bouche d’ombre, intermittent tu clignotes entre les mots [...] je t’appelle dans l’obscure marée de la phrase comment continuer avec ce poids mort des heures qui te recouvrent et qu’il est dur de les repousser, tenter d’être ton rythme d’eau [...] combien de minutes pourrai-je encore tenir le fil, remonter peu à peu vers toi [...].je tends la main comme pour toucher la tienne, mais seuls mes mots peuvent encore t’approcher, un à un ils s’en vont vers toi, te halant imperceptiblement, je t’imagine un jour, ruisselant, sanglant, je te regarde invisible à travers des couches de temps...
Commenter  J’apprécie          00
c’est à présent une chambre obscure, je marche, tu pleures sur mon épaule, je sens contre moi cette chaleur terrible, je te parle doucement, je ferme les yeux, cela pourrait-il se passer de mots, cette émotion, souffles croisés dans l’ombre, si loin pourtant, ces années entre nous, tu gémis, je ne sais plus,
Commenter  J’apprécie          00
c’est à présent une chambre obscure, je marche, tu pleures sur mon épaule, je sens contre moi cette chaleur terrible, je te parle doucement, je ferme les yeux, cela pourrait-il se passer de mots, cette émotion, souffles croisés dans l’ombre, si loin pourtant, ces années entre nous, tu gémis, je ne sais plus,
Commenter  J’apprécie          00
toujours tu refais ce pas, toujours je m’émerveille, ta main se tend, saisit la mienne ou est-ce ma main prenant quels autres doigts, geste à l’infini qui se répète, le monde vacille, s’ouvre, tu ris, je ris, il est cinq heures midi ou huit heures, ton pied se lève, se pose lourdement, tu chancelles, tu ne tombes pas, des millénaires marchent avec toi, des hordes titubantes,
Commenter  J’apprécie          00
de vagues rumeurs me parviennent à travers l’épaisseur d’un silence où je suis bien, frissons, flux et reflux de la phrase, pour un instant je rejoins ta paix de sang tiède, écume, sillage d’un geste dans l’obscur, nuée pâle du visage, je t’enveloppe d’une membrane de syllabes, ma phrase est rouge, elle ondule jusqu’à toi, tu t’en nourris, par elle tu respires, tu pressens le feu soudain de la lumière, l’air froid qui s’adoucit déjà au milieu d’une rue où je marche, remontant le courant des corps, cette rumeur de vie qui n’est pour toi qu’un souffle à peine comme la mer lointaine où tu flottes,
Commenter  J’apprécie          00
pour que dure l’instant, construisant un présent dilaté où je suis bien, où tout ce qui m’atteint devient silence, blancheur, toute parole brille et s’efface, chaque objet flotte et se dissout ne laissant que ce vide où je t’imagine, rose à peine dans la lumière, forme comme montant du fond, mais il n’y a pas de fond, tout est présent et nous déborde infiniment, montagnes poussière feux tournant, caillou crevant le noir, doigts, silences impénétrables, ressacs de l’espace et du temps, l’eau, cette souffrance qui me poursuit, malgré moi, ce vertige, et toi, au bout,
Commenter  J’apprécie          00


    Acheter ce livre sur
    Fnac
    Amazon
    Decitre
    Cultura
    Rakuten


    Lecteurs (11) Voir plus



    Quiz Voir plus

    Testez vos connaissances en poésie ! (niveau difficile)

    Dans quelle ville Verlaine tira-t-il sur Rimbaud, le blessant légèrement au poignet ?

    Paris
    Marseille
    Bruxelles
    Londres

    10 questions
    1228 lecteurs ont répondu
    Thèmes : poésie , poèmes , poètesCréer un quiz sur ce livre

    {* *}