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Critique de laulautte


« Ys, je te maudis. Que la mer dont tu te dis la reine dérobe à ton Roi son amour le plus cher, et que son nouvel amour se retourne contre lui pour le détruire. Que la mer te reprenne alors en son sein, de par la colère de tes Dieux. Et que ce soit moi, ô étranges et terribles Dieux, qui déclenche sur toi cette malédiction. Pour exercer ma vengeance, je suis prêt à payer n'importe quel prix. J'ai dit. »
Quand Poul Anderson s'approprie un récit légendaire, qu'il soit issu d'une saga héroïque scandinave, du cycle carolingien ou comme ici d'un mythe breton, le construit et le conte avec force détails et cohérence (et notes explicatives en fin d'ouvrage), on aime à croire que toutes ces histoires soient l'Histoire, que toutes les légendes qui auront inspirées ses oeuvres soient vraies… on aime aussi connaître l'intégralité de sa version de l'histoire…
Dans sa tétralogie le Roi d'Ys, qui relève plus de l'Histoire spéculative que de la Fantasy, Poul Anderson nous conte, avec son épouse, ce qui serait la plus célèbre légende bretonne : celle de la ville engloutie d'Ys. Ce cycle montre encore et toujours la « familiarité avec l'Histoire » de l'auteur. Et c'est encore et toujours avec un indéniable génie qu'il intègre sa version du mythe, bien loin des versions hagiographiques, dans un contexte historique approprié pour que sa symbolique prenne tout son sens.
La mythique cité matriarcale d'Ys devra à la fois faire face aux ambitions de l'empereur Maxime (et Théodose ???) de la déclinante « Roma Mater » (titre du premier tome) et lutter contre un ennemi qui l'a maudit ; « Les neuf Sorcières » (titre du deuxième tome) devront alors choisir le nouveau Roi de la cité pour la protéger… ou la conduire vers son sort funeste par l'entremise de Dahu (titre du troisième tome)… le quatrième tome The dog and the wolf verra peut-être Brest et Ouessant abîmées, Quimper et Paris submergées… qui sait… pas quelqu'un comme moi, intellectuellement inapte à lire en VO, car seuls les deux premiers tomes ont été traduits. Calmann-Lévy, je te maudis. J'ai dit.

Je te maudis car quand on ferme la dernière de ces 700 pages qui composent les deux premiers tomes on est englouti par un océan de frustration. 700 pages où l'intrigue se met doucement en place, où on apprend pas à pas à connaître et aimer chacun des personnages et Fin de l'Histoire.
Certes on a une vague idée de ce que deviendra Ys et comment, la malédiction est dite dès le premier tome, mais qu'adviendra-il de ces neuf sorcières qui ont tous les visages de la Sorcière de Jules Michelet, de Dahu (usera-t-elle de la méthode dite de la chasse au sifflet pour ouvrir les portes de la cité - euh non ça c'est une autre légende de bien chez nous : : http://locmeribel-le72.e-monsite.com/medias/images/la-chasse-au-dahut-1.jpg), Gratillonius et de Corentin qui auront fait la légende, des Nautoniers des morts, de ceux qui se battront contre la fin d'une civilisation et d'une culture ?
Quelle est la « véritable histoire » de la cité engloutie d'Ys ?
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