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Critique de frandj


Cet opuscule transcrit une "disputatio" publique entre Christophe André, médecin psychiatre bien connu, et Martin Steffens, philosophe que je ne connaissais pas. En fait, il s'agissait là du dixième débat organisé à l'intérieur de la cathédrale de Rouen.
Le bonheur est un sujet d'importance capitale; l'homme moderne semble être d'autant moins heureux qu'il peut satisfaire ses pulsions. Mais le titre de ce livre « Qui nous fera voir le bonheur ? », bizarrement tiré de l'Ancien Testament (le Psaume 4), sous-entend ceci: le (vrai) bonheur serait là, à portée de notre main, mais nous ne voudrions pas le voir et il serait nécessaire qu'on nous le montre. Oui, mais qui serait ce « on » ? Sans surprise, Christophe André suggère que chacun doit faire lui-même cet effort; il pose l'équation simple: « bonheur = bien-être + conscience ». Mais M. Steffens a beau jeu de souligner les ambiguïtés de cette formulation; il suggère, lui, que le bonheur inclut nécessairement la relation à autrui (ce qui est indiscutable), mais aussi le lien personnel de chaque homme avec Dieu.
Finalement, la discussion se détourne de la question un peu oiseuse de « qui » peut nous faire voir le bonheur. Les deux débatteurs entrent plus directement dans le vaste sujet du bonheur, de sa nature, de la gestion de notre vie, de l'effort à accomplir pour être heureux (ce qui ne signifie évidemment pas satisfaire tous ses désirs...). Alors que l'un affirme fermement sa conception chrétienne, l'autre préfère garder une certaine réserve liée à sa profession et à sa personnalité propre. Cette réflexion est nécessaire, fondamentale. Rien de "génial" et surtout pas de "recettes", mais cette discussion mérite d'être lue et relue. Il n'est pas souhaitable de la résumer, car elle est à la fois brève et intense. N'importe qui pourra lire (et méditer) avec profit ce débat qui concerne chacun d'entre nous, directement.
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