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Critique de Afleurdelivres


Quel beau roman! « beau comme un do mineur » dirait Joe. Mais qui est-il donc? Au début de l'histoire, un vieux pianiste virtuose qui ne se produit que dans les gares et aéroports sur des pianos publics en n'ayant rien perdu de son énergie ni de sa flamboyance. Interpellant le passant apostrophant le lecteur il semble attendre quelqu'un. Puis on remonte le fil pour découvrir le destin de cet enfant fantasque à l'humour décalé devenu orphelin après que ses parents et son « insupportable soeur » disparaissent dans un crash aérien. La musique le constitue, très tôt « le rythme allait entrer dans ma vie...Le rythme de Dieu, celui du diable ».
21 juillet 1969, alors qu'Amstrong fait ses premiers pas sur la Lune, Joe pose un pied aux Confins, un orphelinat déshumanisé dirigé par un Abbé sinistre. Dans le lit 54 de sa « crypte » ce garçon lunaire prie ses propres dieux Beethoven et l'astronaute Michael Collins. Fasciné par la conquête spatiale ses pensées voyagent de la terre à la lune. Ce « grand pas pour l'humanité » intéresse la terre entière quand les petits pas de Joe n'intéressent personne. L'intime et l'universel se télescopent pourtant, conquête de soi et de l'univers finissent par se faire écho grâce aux adjuvants rêve et poésie. Intégré dans une bande avec d'autres enfants meurtris on suit leur aventures entre tristesse et joie, rudesse et tendresse, enfermement et liberté, fidélité et trahison, amour et haine, peur, abus, plans de survie, jusqu'à la rencontre avec Rose « l'extraordinaire » mais aussi «pimbêche, gâtée, trop riche » avec laquelle au départ Joe croise le fer. Son piano finira par devenir un moyen de communication, ses morceaux musicaux un appel. Avec un phrasé rhythmique dense JB Andrea fait battre la mesure à ses mots livrant un récit mélodique, poétique et dynamique qui nous emporte dans un grand tournoiement aussi entraînant qu'une valse. Un roman au thème sombre mais tellement lumineux par le traitement, par la musicalité, sa tendresse et son humour que l'auteur parvient à éviter les poncifs racoleurs et le mélodrame. Car dans ces pages la musique pulse autant que la vie. Une réussite.
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