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Critique de Fandol


Quelle aventure ! Quel roman riche en enseignements, en coups de théâtre et en surprises extraordinaires !
Jean-Baptiste Andrea, récompensé par le Prix Goncourt 2023 pour Veiller sur elle, m'a d'abord intrigué avant de m'entraîner sur les pas de Michelangelo Vitaliani, cet Italien né en France en 1904. Sur ses pas, c'est une prodigieuse plongée dans l'Italie de l'entre-deux guerres avec la montée inexorable du fascisme et l'influence importante de l'Église.
Michelangelo que l'on appelle Mimo, veut travailler la pierre comme son père. Il sera sculpteur. Ainsi, tout au long du récit plein de rebondissements, certains plus ou moins crédibles, je côtoie le monde artistique italien profondément marqué par un autre Michelangelo, Buonaroti celui-ci, que nous nommons Michel-Ange, et Fra Angelico, pour ne citer qu'eux.
L'histoire débute en 1986, retourne en arrière puis revient de temps à autre au monastère de la Sacra, dans le Piémont. Un moine qui n'en est pas un – il n'a pas prononcé de voeux – se meurt après quarante années vécues dans ces lieux. Il a 82 ans et il est là pour Veiller sur elle, une sculpture bien mystérieuse, une Pietà.
Si le mystère est complet, c'est l'histoire de cet homme qui va me captiver. Il est arrivé en Italie à l'âge de 12 ans. À sa naissance, on a remarqué un piccolo problema. Sa taille est anormale. Il souffre d'achondroplasie, de nanisme, mais il fait preuve d'une volonté , d'une force et d'un courage impressionnants.
Veiller sur elle, si ce titre s'applique à cette fameuse Pietà qui intrigue de la première à la dernière ligne, il me fait penser aussi à Viola Orsini, cette fille du même âge que Mimo, sa jumelle cosmique, comme Viola les définit. Leurs relations, à elles seules, donnent un intérêt puissant au livre.
Finalement, après quelques doutes, au début du roman, je me suis laissé emporter par l'écriture de Jean-Baptiste Andrea qui se révèle un fameux conteur. Il sait aussi bien me faire profiter des richesses naturelles de l'Italie du Nord que me plonger dans les bas-fonds de Milan, Gênes ou Rome, avec des descriptions toujours soignées. Il glisse même au passage quelques expressions en italien ou en latin.
Au travers du parcours de Mimo et de la famille Orsini, c'est tout un pan de l'histoire italienne que Jean-Baptiste Andrea me permet de suivre, en la vivant de l'intérieur, sur les pas de Mimo, de Viola, de leur famille, de leurs amis et de leurs ennemis.
Que souffle la tramontane, le sirocco, le libeccio, le ponant ou le mistral, les cinq vents dont Viola ne cesse de répéter les noms afin de les apprendre à Mimo, la prose de Jean-Baptiste Andrea m'emporte au bout d'une histoire captivante, émouvante, souvent bouleversante.
Veiller sur elle : un grand roman !

Lien : https://notre-jardin-des-liv..
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