Toi ma Lune qui fais la puissance des marées
Pourrais tu par une vague échouée sur la grève
Me rendre mon Paname mon chat soleil
Je m’envelopperais de cailloux devenus des astres
Et comme Virginia Woolf j’entrerais dans l’eau
Et je le ramènerais avec moi au royaume d’Hadès
Stabat mater dolorosa.
Lune ma douce tu as vu l’Oiseau Soleil
Sur le tableau d’aurores boréales
Peinture du ciel les couleurs magiques
Artificielles
Artificielle ma joie face à l’éternité
D’avoir perdu mon vieux compagnon de route
Paname et puis te voilà comment regretter
En mon cœur déchiré j’ai perdu ma merveille
Mon tout petit mon bébé que j’aimais au-delà
De l’eau ses cendres dispersées et compter jusqu’à treize
Sans respirer plus jamais je voudrais te rejoindre
Dans tes jeux innocents de petite chatte qui vient au monde
Toi au moins tu aimes le piano.
Quelqu’un me dit que Hawking est un monstre
Mais Hawking est magnifique
Enfermé dans son corps l’Esprit veille
Pharaon pensif l’intelligence aux aguets
Tel le félin sauvage prêt à bondir
Sur les mystères du Cosmos des trous noirs
Et si la maladie de Charcot rend le visage inhumain
Inhumain aussi le Requiem de Fauré
Surhumain funambule sur la corde du génie
Par ma fenêtre je regarde l’infini des vagues et je pense à lui
Car comme lui je me sens prisonnière d’un corps
Abîmé par les antipsychotiques j’étais plutôt jolie
Puis l’angoisse et penser du fond d’un puits
N’être plus qu’un cerveau artiste
Une figure laide et pourtant l’esprit
Rapide, tellement, et souffrir de solitude profonde
Des années que je ne vois plus un être humain et préfère
La compagnie des chats sur mon piano je pleure
Etre douée pour tout mais n’avoir aucune ambition
Au-delà de mes délires mégalomaniaques.
Ton souffle comme seule preuve de ta présence
Les stupéfiants a dit le vétérinaire en te caressant
S’il savait que tu l’aurais abattu d’un seul coup de patte
Toi l’âme de la forêt sauvage
Et te voilà tu n’es pas mort mais mes cheveux
Sont devenus blancs en une seule nuit
Tu as le secret de mes nuits étoilées
La rue illuminée le soir, le manège que tu regardes
Couché sur le balcon les bateaux
Je me mets au piano et nous glissons
Sur l’eau.