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Critique de JIEMDE


Comment Marguerite est devenue Maya…

Troisième partie de son autobiographie, Chanter, swinguer, faire la bringue comme à Noël de Maya Angelou – traduit par Sika Fakambi – prolonge l'histoire de Marguerite Johnson, « une fille noire trop grande et pas très jolie, née de parents malheureux et élevée par sa grand-mère. »

Loin de Stamps et de son Arkansas natal, Marguerite vit maintenant avec son fils à San Francisco. Hôtesse de bar chassant les pourboires à la consommation, elle croit trouver une échappatoire dans le mariage avec Tosh, grec, donc « pas vraiment blanc. »

« Je n'avais pas à me sentir coupable de trahison envers ma race en ayant épousé l'ennemi, et les blancs ne devaient pas non plus s'imaginer que je leur pardonnais leurs crimes sous prétexte que j'aimais l'un des leurs. »

L'idylle tournera court. Mais quand l'opportunité d'un premier engagement de chanteuse et de danseuse apparaît, Marguerite s'en saisit, devient Maya comme son frère la surnommait petite et finit par rejoindre la grande troupe de Porgy & Bess qui l'entraîne vers le succès international.

New York, Montréal, puis Paris, Belgrade, Alexandrie, Tel Aviv, Lausanne, Marseille et enfin Milan avec l'apothéose de la Scala. Mais en partant, Maya a laissé son fils, comme autrefois sa mère avec elle. le succès a un prix, trop lourd à payer et le remord devient insupportable…

Ce troisième opus qui voit Maya se sortir de la misère, est tout aussi addictif que les précédents. Au-delà des paillettes, rencontres et voyages de sa vie de vedette, c'est la poursuite de sa réflexion sur la race qui rythme le livre.

Des différences de regard des blancs sur les noirs en Europe et aux États-Unis, aux évolutions de ces regards qui s'inversent quand le succès et la notoriété la gagne, Maya poursuit son apprentissage en restant droite et libre.

« Après des siècles d'invisibilisation, sitôt que nous atteignons une certaine sécurité économique, nous nous employons à reléguer les blancs à l'inexistence en faisant comme si nous ne les voyions pas. »

Un livre un peu moins grave que les précédents mais tout aussi passionnant, à écouter avec en fond sonore, la superbe et inspirante playlist proposée en complément.
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