La plus haute clarté que l'on puisse avoir sur la terre, c'est d'être vrai.
Que tout m'est étroit.
Je me sens si vaste,
c'est une réalité incréée
que j'ai voulu saisir à jamais.
Elle m'a soustraite
à mes limites.
Toute chose m'est trop petite,
vous le savez, vous qui vivez là.
Votre erreur est grave
si vous préférez
l'étroit à l'immense.
Dans l'espace infini
l'espérance et la joie sont telles
que l'angoisse vous quitte.
Combien douce est l'habitation de l'aimé dans l'aimé, et comme ils se pénètrent de telle sorte que chacun ne sait plus se distinguer. Cette jouissance est commune et réciproque, bouche à bouche, cœur à cœur, corps à corps, âme à âme.
Après les tempêtes
revient le beau temps,
on le vérifie chaque jour.
Un soir la colère, la paix le lendemain :
c'est ainsi que s'affermit l'Amour.
Celui qu'il modèle en ce creuset,
les peines endurées le rendent hardi.
Qu'enfin il le défie : je suis tout à Vous.
Je n'ai rien d'autre, Amour, dont je puisse vivre.
Soyez à moi tout entier.
Hélas ! Je fus très tôt conquise
par l'amour
et me fiais à son pouvoir :
c'est pourquoi me condamnent
les amis et les étrangers, jeunes et vieux,
que je sers avec application,
appelant sur eux les faveurs de l'amour.
Amis, n'hésitez pas à prendre ma défense
puisque le sort m'est injuste.
Un esprit de bonne volonté assure intérieurement plus de beauté à notre vie que nulle règle n'en saurait prescrire.
(p.54)
Ce que l'Amour a de plus doux, ce sont ses violences