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Critique de Rickola


* Cette critique concerne les deux volumes *

Je ne dis jamais non à un bon petit manga de sport, de ce fait, j'attendais avec intérêt All Free !, nouvelle série du genre chez Mangetsu, après Ao Ashi (foot), Ping-Kong, et avant Deep 3 (basket), nous permettant de nous plonger dans le monde du judo. Il semblerait donc que l'éditeur, que je remercie au passage pour l'envoi des deux volumes, a un vrai intérêt pour le genre, ce qui m'arrange bien, en étant aussi friand. Voyons donc de quoi il en retourne pour cette nouvelle série !

Resituons rapidement le titre, All Free ! est un seinen sportif de Terubo Aono, dont c'est la première série à ce jour (il est précisé qu'il est ceinture noire de judo, détail important compte tenu de la nature du titre), prépublié dans le Web Magazine de l'éditeur Futabasha. Les deux tomes sortent conjointement chez Mangetsu, avec une traduction de François Boulanger. Précisons cependant qu'il s'agit d'une introduction, puisque ces deux volumes intitulés All Free ! sont suivis de All Free !! Main Story, actuellement en cours avec un volume paru au Japon. Un découpage qu'on retrouve aussi avec la série Butterfly Beast également chez Mangetsu, que je ne saurai pas expliquer personnellement.

Qu'est-ce que cette série nous raconte ? Tout simplement l'histoire de la jeune Jun Mifune, collégienne de 15 ans et lointaine descendante d'un grand judoka, passionnée par la discipline grâce à son oncle, ancien champion qui a du quitter les tatamis suite à une sale blessure. le champion se caractérisait par sa capacité à concourir face à des combattants de gabarits largement supérieurs au sien, chose que Jun souhaite également accomplir, notamment pour redonner à son oncle le goût du judo.

Une histoire simple, avec des enjeux simples, afin que tout puisse être contracté en deux volumes de 240 pages (précisons que l'éditeur n'a pas fait de surcoût, malgré cette pagination plus importante). Sur ce point, aucun souci, c'est carré, avec un focus clair sur la pratique, puisqu'on aura droit à beaucoup d'affrontements en peu de temps, ce qui est une bonne chose. Et cela se tient d'autant mieux que la thématique est simple : comme le titre l'indique, il est question de « liberté », le judo étant une métaphore de la liberté d'accomplir ses rêves (très original !) par la force de sa volonté.

L'idée est claire et limpide, Jun veut battre des champions bien plus grands et lourds qu'elle, afin de montrer que quand on veut on peut. Et sur ce point, je trouve que choisir une femme comme personnage principal renforce la thématique, lui donnant un côté légèrement social, travaillant la question du rapport aux femmes au Japon. Cependant, cela reste en filigrane. Et au fond, le but premier reste clairement de mettre en scène le judo et de se dire que quand même, c'est vachement bien comme sport !

Personnellement, le sport en lui-même, je m'en fous un peu (d'ailleurs les explications techniques durant les deux volumes me passent clairement au-dessus et je n'y comprends toujours rien au judo), mais la façon de le mettre en scène, ça, ça m'intéresse ! Et concernant l'esthétique, il y a plusieurs choses à dire, à commencer par… le fait qu'il y a de très grosses carences. le dessin n'est pas mauvais, mais il y a un défaut récurent durant tout le titre dans la façon de représenter les visages. Je vais même être assez dur, en disant que les visages des personnages sont globalement ratés à l'exception de celui de Jun, l'héroïne, où l'auteur oscille entre le très bon et le vraiment pas terrible (les deux images insérées faisant partie des plus belles, mais les visages des personnages masculins sont juste ratés).

C'est pour moi vraiment gênant car les expressions des visages ont une grande importance dans la transmission des émotions, en particulier durant la pratique sportive. Mais en plus, les personnages secondaires ont des dégaines vraiment pas terribles, en particulier le champion de judo qui fait office de boss de fin, que j'ai trouvé raté en terme de design.

Cependant, il y a de très belles compositions et jeux sur les mouvements mettant en valeur les prises et les corps des personnages. Et en se focalisant totalement sur le personnage de Jun, on peut par moments faire fi des visages ratés des autres, surtout que celui de l'héroïne arrive parfois à transmettre de vraies émotions, et profiter de la qualité de la mise en scène des affrontements. Et c'est heureux, car c'est vraiment tout le coeur du manga, qui n'a de toute façon pas le temps de développer davantage de choses, va très vite, et est surtout un enchainement de matchs.

Ce qui n'est pas désagréable en soi, mais cette introduction (car c'est ce que sont ces deux tomes) ne suffisent pas à mes yeux. Pour le dire plus simplement, c'est un moment de lecture loin d'être désagréable, mais dont les carences sont trop nombreuses et les propositions scénaristiques trop anecdotiques pour totalement convaincre. J'ai donc trouvé cette lecture divertissante, mais elle ne me donne pas envie de poursuivre quand la série principale arrivera.
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