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Critique de OverTheMoonWithBooks


Que dire de l'ennui ? Comment dire la lassitude ?

Notre Apollinaire national a tenté de nous faire vivre les premiers émois et éveils sensuels de Roger, un jeune homme de bonne famille. Rien qui nous émoustille avec ce simulacre de membre frétillant ; car si l'on veut être fidèle à "l'esprit" de l'adolescence, ne perdons pas de vue que les jeunes garçons ont souvent recours à l'exagération pour parler de leurs exploits, plus imaginaires que réels.

Si on devait parodier ce récit, à la mode Twilighto-Nuances de Grey, il faudrait tenir ce langage-ci :
" P'tain J'ai téma les femmes de chambre, comment elles étaient trop bonnes ! Trop auch : ça m'a fait bander un truc de ouf. Ma teub elle a craqué mon froc. Pi quand j'en pouvais pu ben j'en ai pécho une. A peine j'lui ai mis des doigts qu'elle en pouvait plus. Pi j'en ai pris une autre après. "

Alors certes, l'auteur n'utilise pas de genre de vocable, et nous lui en sommes reconnaissants de ne pas avoir rajouté une daube stylistique et syntaxique de plus sur nos étagères. Mais la finesse est tout de même aux abonnés absents ! Or, avec nom nom comme celui d'Apollinaire, on est en droit de s'attendre à un minimum de qualité. Que nenni !
Après cette lecture on en viendrait à regretter le temps des Amazones ! Elles devaient savoir s'amuser et profiter, à défaut ici de ces pathétiques images de filles faussement ingénues se faisant trousser par le maître de ces lieux en plein éveil. Et tant pis pour la femme du régisseur qui a eu la mauvaise idée de ranger sa chambre lui donnant ainsi la trique sévère. Et quelle idée, en plus, d'avoir eu le mauvais goût d'être enceinte ? Pour la première fois de ce(t ex) puceau en chaleur, on aurait pu faire mieux, non ? Mais ouf ! pour la diversité, la malheureuse sera suivie par d'autres femmes de chambres, les 2 soeurs et la tante de Roger. Et grand exploit : certaines seront même enceintes !

Monsieur Apollinaire, si vous pouviez lire ces mots, peut-être vous feraient-ils vous retourner dans votre confortable tombe du Père Lachaise. Mais admettez-le : vous avez insulté le genre même de la littérature érotique et insulté votre talent qu'on ne connaît que trop par la même occasion ! Car vos lignes ne sauraient combler :
* ni les amateurs de lecture érotique - qui n'est ici que vulgarité, un genre d'American Pie en plus soft avant l'heure ;
* ni les amateurs de belles proses - où est donc passé votre sens de la formule ???
Toutefois, si vous concourriez pour la Palme du mauvais goût , il est vrai qu'elle vous revient de droit.
Vous rendez vous compte, dans une société où vous auriez dû prouver votre attachement à la France, vous auriez été reconduit en Pologne par charter sans ménagement !

Non. Ce texte n'apporte rien. Pas la moindre délectation, pas la moindre admiration, pas la moindre envie de se jeter nous aussi à corps perdus et brûlants sur les objets de nos désirs. NON ! Simplement peut-être, et encore, nous fait-il dire : Ouf ! l'adolescence est finie ! Vive l'âge adulte !

Amis lecteurs, amies lectrices, si vous possédez ce livre : pensez au recyclage. Avec deux options au choix : le tri sélectif ou la calage d'un meuble bancal.
Pour ma part, j'opterai pour la 1ère solution afin d'oublier au plus vite que ce torchon existe.
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