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Critique de deslivresquisenvolent


Suite à l'abolition de l'esclavage au 19e siècle, l'île Maurice fait venir d'Inde une main d'oeuvre bon marché pour travailler dans les champs de canne à sucre, et ce sont des bateaux entiers qui sont affrétés pour amener ces « coolies » à bon port. Fuyant la misère en Inde, il espèrent une vie meilleure sur cette nouvelle terre.

« Tant qu'il y aura des mers, tant qu'il y aura la misère, tant qu'il y aura des dominants et des dominés, j'ai l'impression qu'il y aura toujours des bateaux pour transporter les hommes qui rêvent d'un horizon meilleur. »

Dans ce court roman autobiographique paru aux éditions Mercure de France, Natacha Appanah rend hommage à sa famille. Elle commence son enquête par la recherche d'archives pour trouver la trace de ses trisaïeux débarqués à l'île Maurice en 1872 et nommés par un matricule à leur sortie du bateau.

S'engage alors une réflexion sur la mémoire transgénérationnelle en la confrontant à la réalité historique. Dans cette « mémoire délavée », il y a la mémoire historique qui reste factuelle mais sélective avec ce passé honteux que l'on tente d'effacer. Mais on trouve surtout la mémoire familiale passée au filtre des émotions distillées de génération en génération. Cette mémoire est faite de tabous, de choix et de renonciations, de transmissions orales et de souvenirs imprécis.

« Mon esprit les a lavés, ces ancêtres, essuyé leurs visages, coiffé leurs cheveux, habillés de vêtements propres, éloignés des cales de bateaux et de la perspective du labeur quotidien des champs de canne. C'est une image presque proprette. C'est une mémoire délavée. »

Natacha Appanah évoque alors avec tendresse ses grands-parents, génération charnière entre l'ancien monde et le nouveau, devenant le socle de son identité. En fouillant ses souvenirs d'enfance et en nous partageant quelques photographies, elle redonne vie à ses ancêtres.
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