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Critique de TheWind


Voilà ce que dit le site du Guide du Routard de l'île de Mayotte :
« Un petit coin de paradis où les routards seraient bien inspirés de faire un tour avant que Mayotte ne rattrape sa grande soeur réunionnaise. Prenez le temps pour découvrir les îlots de sable blanc, faire quelques brasses dans le lagon avec les tortues géantes, aller observer les baleines et leurs petits, assister à un « grand mariage » ou nourrir les makis, friands de bananes… »

Un petit coin de paradis ?

Eh bien comme disait Gainsbourg, le paradis c'est l'enfer et ce n'est pas Natacha Appanah qui le contredira.
Car ce n'est pas du lagon et de sa barrière de corail - véritable havre de paix pour les dauphins et les tortues - dont elle vous parlera ; ce ne sera pas non plus de mangroves, ni de massifs coralliens enchanteurs et encore moins de ces nombreux récifs qui font rêver..
Là où ne devrait être qu'île idyllique pour touristes, Natacha Appanah dévoile toute l'horreur, toute la pauvreté d'une population livrée à elle-même.
Mayotte, terre d'asile où viennent se réfugier les Comoriens, les Malgaches, les Anjouanais, pays « où les rêves sont accrochés aux algues », ce pays là « ressemble à une poussière incandescente » et il « suffira d'un rien pour qu'il s'embrase ».

Ecoutez donc la voix de Marie, l'infirmière au rêve brisé, la voix d'une mère désespérée.
Ecoutez donc la voix de Moïse, son fils, qui aimait tant « L'enfant et la rivière », voix bouleversante, abandonnée, traquée.
Ecoutez donc la voix de Bruce, écorchée, violente, insoutenable.
Ecoutez encore la voix d'Olivier, policier impuissant ou encore celle de Stéphane, bénévole au service d'une ONG, voix lourde de désillusions..
Ces voix vous diront la misère, ces voix vous matraqueront la violence, ces voix vous cracheront le dégoût, ces voix vous jureront la vengeance, ces voix vous remueront les tripes..
Tropique de la violence, c'est loin d'être le paradis, ça j'peux vous l'dire.
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