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Critique de Merik


Ah Mayotte, ses lagons, ses plages à l'eau turquoise, l'île merveilleuse aux mille parfums dont celui de la mort, et ses enfants qui jouent dans les rues à se tuer. Brrr. le contraste est saisissant à la lecture de ce rapide roman polyphonique à l'écriture envoûtante et sensuelle, entre un univers îlien que l'inconscience a tendance à assimiler au paradis, et les faits, bien ancrés dans un enfer sur terre.
Moïse est fils du djinn, telle est la croyance en ses terres quand bébé est atteint d'hétérochromie (* on dit aussi les yeux vairons, un oeil vert un autre marron par exple). Et cela change beaucoup de chose dans le cours d'une vie, surtout quand bébé débarque en kwassas kwassas (* "embarcations de fortune dans lesquelles s'entassent des clandestins venus des autres îles des comorres") au bras d'une maman réfugiée. Abandon, adoption par Marie la bueni muzungu (* "femme étrangère" littéralement) au coeur meurtri, enfance heureuse bien que perturbée, avant que l'inéluctable violence n'emporte tout dans les ruelles de Gaza le bidonville bien-nommé, surpeuplé d'enfants des rues au service d'un ado tyrannique. La lecture est magnétique de bout en bout. le récit s'enlise peu à peu dans une atmosphère suffocante, les différents protagonistes distillant les éléments de l'intrigue avec habileté, sous une plume diablement efficace.

* : VF pour Junie :-)
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