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Critique de kuroineko


Mayotte, plus jeune département français. Mayotte, petit bout de France planté dans l'archipel des Comores baigné par l'océan Indien. Mayotte, surnommée l'île aux parfums. Mayotte, son lagon réputé le plus beau du monde...

Mais aussi:

Mayotte, avec Kaweni - dit Gaza - le plus grand bidonville de France. Mayotte, ses milliers de migrants comoriens ou malgaches qui abordent ses côtes. Mayotte, sa misère et sa délinquance.

C'est plutôt cet aspect qui paraît sous la plume aiguë de Natacha Appanah. Elle a opté pour un roman choral afin d'entrecroiser les points de vue même si tous convergent vers un désespoir et une violence qui semblent sans fin. Chaque personnage est attachant à sa façon. L'auteure apporte beaucoup de nuances et de profondeur à leur personnalité. Avec toujours en toile de fond la réalité de l'île où l'on ne voit les politiques qu'au moment des élections, sourires Colgate et des promesses en veux-tu en voilà, une migration et un nombre de clandestins croissants, le manque d'infrastructures, la misère et la mise sous tutelle de quartiers par des gangs -des gamins très souvent, etc.

Avec Tropique de la violence, on est loin de la carte postale idyllique : plage, cocotier et boissons colorés avec petite ombrelle en papier.
Plus qu'écrit, le récit semble gravé, marqué au fer rouge. le style, âpre et douloureux, épouse parfaitement son sujet. Je n'avais encore jamais lu de livres de Natacha Appanah et je ressors de celui-ci secouée par la violence inhérente à chaque page ou presque. On aimerais presque pouvoir se réconforter en arguant qu'elle exagère. Les mouvements de colère survenus dans l'île il y a peu et les nombreuses revendications de nos compatriotes de l'hémisphère sud montrent cependant bien que telle est la situation.

Je ne sais pas si tous ses autres ouvrages sont dans la même veine. Je compte bien le découvrir.
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